Qui va mettre la main sur le port de Duisbourg? Depuis que l’État fédéral allemand a annoncé qu’il souhaite se désengager de la société gestionnaire des infrastructures du premier port fluvial d’Europe, la question agite le monde maritime allemand. Un tiers du capital est à vendre, pour une valeur estimée à 150 M€. Après plus d’un an de suspense, c’est finalement le Land de Rhénanie du Nord Westphalie, déjà détenteur d’un tiers des parts, qui semble tenir la corde. La transaction pourrait être lancée avant la fin de l’année.
Idéalement situé pour distribuer les flux de conteneurs vers le sud et l’est de l’Europe, le terminal fluvial fait l’objet de toutes les convoitises. Le mastodonte de la logistique DB Schenker ou encore le groupe Rhenus sont sur les rangs. Tout comme les ports de Rotterdam et Anvers. L’appétit de ces derniers ne manque pas d’inquiéter la fédération des opérateurs portuaires (ZDS) qui voit d’un très mauvais œil l’arrivée d’un concurrent étranger sur ce site stratégique. Depuis un an, la ZDS mène une intense campagne de lobbying pour faire barrage à ce scénario qui, selon elle, serait contraire aux intérêts de l’Allemagne. Un argument repris aujourd’hui par le Land de Rhénanie.
« Notre solution garantit le bon développement du port », assure Thomas Breustedt, le porte-parole du gouvernement régional de Rhénanie du Nord. « Si Berlin met en vente sa participation sur le marché libre, […] un concurrent de Duisbourg pourrait remporter la mise: cela doit être évité à tout prix. »