Après avoir entendu quatre représentants de grandes entreprises ouvrir leur cœur en matière de transport à l’invitation de l’AUTF le 14 février, Patrice Salini a noté que quel que soit le secteur d’activité, chimie, matériel électrique, etc. les attentes en matière de transport étaient finalement assez similaires. Économiste des transports depuis de nombreuses années, il rappelle que sur le terrain, de multiples acteurs nationaux et locaux s’occupent de transport (au sens large) et que cela a conduit par exemple à construire Port 2000 sans s’occuper des dessertes de l’hinterland.
L’ancien directeur de cabinet de Charles Josselin, secrétaire d’État chargé des transports de 1985 à 1986, souligne qu’un ministre des Transports reste en poste entre un et deux ans alors qu’un projet transport d’importance moyenne dure environ dix ans.
Souvent dans des ministères devenus « monstrueux », le transport pèse peu.
Une diversité complexe à gérer
La diversité des demandes ne facilite pas les choses: entre le distributeur de colis en centre-ville et le transporteur de charges complètes d’un bout à l’autre du pays, qu’y a-t-il de commun, s’interroge Patrice Salini. Outre les traditions des uns et des autres, les sujets transport sont souvent perçus comme conflictuels. Grèves des cheminots ou du personnel navigant aérien, blocage des routes ou des ports, tout cela amène le monde politique à considérer le transport comme un danger potentiel. Il faut donc éviter de « faire des vagues ».
Pour sortir de cette réalité, Patrice Salini propose donc que les différentes parties prenantes émettent un message « simple et cohérent » en direction des décideurs politiques afin d’éviter les régulations de façade qui sont inapplicables sur le terrain. Facile à dire, moins facile à faire.