« Le retrait de l’exemption de groupe (dont bénéficiaient jusqu’en octobre 2008 les conférences au sein de l’Union européenne) ne semble pas avoir eu d’impact négatif sur les trafics américains de ligne régulière », a conclu le 16 février la Federal Maritime Commission. « Les tarifs ont baissé de la même façon en ce qui concerne les importations maritimes américaines et européennes » et « augmenté dans les mêmes proportions en ce qui concerne les exportations. »
Concrètement, en sortie d’Extrême-Orient, vers les États-Unis, le taux moyen d’un 20’all in a baissé de 150 $ contre 141 $ en direction de l’Europe. À l’export, marché bien moins important, le taux moyen a augmenté de 149 $ en sortie des États-Unis et de 125 $ depuis l’Europe.
La possibilité offerte aux transporteurs desservant les États-Unis d’échanger des informations « n’a pas semblé leur permettre d’imposer une tarification plus élevée à celle applicable aux trafics européens, ni d’améliorer leurs chiffres d’affaires. Cette possibilité leur a peut-être permis de réduire modestement la volatilité des taux ».
Le retrait de l’exemption de groupe semble avoir « légèrement » augmenté la concentration du marché.
Portant sur la période 2006-2010, l’étude recommande cependant de poursuivre le suivi d’éventuelles conséquences négatives pour deux raisons. La disparition des conférences en Europe a coïncidé avec le début de la récession mondiale qui a provoqué la plus grande chute des volumes transportés dans l’histoire de la ligne régulière.
La modestie des impacts négatifs de cette disparition est peut-être liée au fait que l’encadrement réglementation existant avait déjà sévèrement limité l’influence que pouvaient avoir les transporteurs maritimes sur les flux européens.
Ces constatations ont amené les auteurs de l’étude à poser deux questions importantes. Étant donné le faible écart de prix entre la moyenne des taux de fret payés par les marchés américain et européen, quelle différence cela fait-il pour les chargeurs et les transporteurs si les conférences ou les accords de discussion tarifaires sont autorisés ou interdits? Étant donné les modestes conséquences sur la volatilité tarifaire, le partage d’informations entre membres d’un même accord a-t-il un effet identifiable sur le succès ou l’échec des projets communs de tarification?
En d’autres termes, compte tenu de la convergence dans la pratique des deux systèmes (européen sans conférence; et l’américain, avec), qu’est-il judicieux de faire?
Poursuivre les études sur les évolutions des taux, de la volatilité et la concentration des marchés Extrême-Orient/États-Unis et Extrême-Orient/Europe, conclut les auteurs.
365 pages pour conclure que l’on ne peut pas conclure.