Des chargeurs cherchent à réduire leur demande de transport

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Pour évoquer les problématiques transports, l’AUTF a invité le 14 février les représentants de quatre entreprises: le chimiste Rhodia représenté par son directeur général adjoint, Pascal Juéry; le fabriquant de matériel électrique Schneider Electric représenté par son directeur transport, Jean Oberlé; le grossiste en produits alimentaires Pomona représenté par son directeur technique et logistique, Alain Schnapper; et la Société de recherches de synergie en charge de tous les achats de produits et services qui ne sont pas commercialisés par l’une des 23 enseignes du groupe familial Mulliez (Auchan, Décathlon, Leroy-Merlin, etc.) représentée par son directeur général François Soulet de Brugière.

Réduire la demande

À bien écouter les représentants de ces groupes cotés en Bourse, ils cherchent à réduire leurs demandes de transport. « Il n’est plus question de voir partir des camions à moitié remplis », explique Jean Oberlé. Pascal Juéry parle d’optimisation des charges et des flux.

Pour ces grands groupes, les classements internationaux ou continentaux que permettent les Dow Jones Sustainability Indexes semblent de la plus haute importance pour retenir l’attention les futurs actionnaires attirés par les entreprises jugées capables de durer.

Ainsi Rhodia a calculé qu’en 2007, le groupe avait émis 250 000 t de CO2. Son engagement est de réduire de 30 % ses émissions à moyen terme. Pour cela, un plan d’action a été mis en place. Le transport et la logistique n’y échappent pas.

Pomona a rappelé que la réduction des émissions de CO2 est favorable à la baisse des coûts car elle est directement proportionnelle à la réduction des consommations de diesel. En d’autres termes, plus le baril de pétrole est cher (ou plus l’euro est faible par rapport au dollar, monnaie de facturation du pétrole) et plus les utilisateurs deviennent des écologistes convaincus. Cela n’avait pas échappé aux auteurs de l’audit du programme Transports Terrestres et Maritimes remis au ministre des Transports en décembre 2008: « La constatation s’impose que désormais la modération des prix de transports de marchandises n’est sans doute pas une tendance vertueuse et soutenable et que, dans ce contexte et sauf exception conjoncturelle, les interventions budgétaires en réduction de prix ne sauraient aller dans le bon sens. »

Pas de régulation imposée

Si les efforts volontaires sont facilement mis en avant, les tentatives de régulation nationale ou européenne sont tout aussi facilement critiquées par les industriels. Une taxe carbone uniquement imposée en France favoriserait une accélération de la désindustrialisation, a laissé comprendre le directeur général adjoint de Rhodia en soulignant que la France ne représente que 7 % du CA du chimiste mais 75 % des capacités de production.

L’écotaxe sur les transports maritimes arrivant en Europe serait très favorable à TangerMed, a expliqué François Soulet de Brugière. En effet, au lieu de faire escale directement dans un port de l’UE, les navires déchargeraient leurs conteneurs au Maroc. Compte tenu d’une certaine « souplesse » locale en matière de certificat d’origine, les produits, par exemple chinois, deviendraient assez facilement marocains. L’écotaxe ne serait plus payée sur le trajet Maroc-Europe et les ports européens perdraient les escales directes. L’industrie a besoin de stabilité en matière de réglementation environnementale, a-t-on souligné plusieurs fois (comme en matière fiscale, sociale, etc.).

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