« L’embargo européen sur le pétrole iranien, s’il n’a guère de chance de contraindre la république islamique à stopper son programme nucléaire, pourrait avoir une influence sur les flux maritimes du brut », estiment les experts de Gibson Research, dans la dernière lettre hebdomadaire du courtier maritime. Ces derniers mois, les importations de brut iranien vers l’Union européenne ont augmenté pour compenser, notamment, la chute de la production libyenne. La France, l’Espagne et l’Italie figurent parmi les pays dépendants de l’Iran. L’Europe importe au total 700 000 bpj d’Iran. Ces flux devraient disparaître au plus tard le 1er juillet, date d’entrée en vigueur de l’embargo européen. C’est l’Arabie saoudite qui devrait succéder à l’Iran auprès des pays européens. Sur les 2,6 Mbpj iraniens exportés, près de 60 % sont destinés à l’Extrême-Orient. Cette part pourrait grimper une fois l’embargo mis en place et les flux maritimes évolués, prédisent les experts de Gibson Research. L’Inde et la Chine devraient avancer des raisons de développement économique pour justifier le maintien de leurs importations de pétrole iranien. De leur côté, les dirigeants de la république islamique devraient proposer des prix particulièrement attractifs afin de conserver leurs débouchés en Extrême-Orient. Les pressions américaines vont sans doute s’accentuer fortement sur des pays comme le Japon ou la Corée du Sud pour les appeler à se joindre à l’embargo comme l’a déjà fait l’Australie. De son côté, la Turquie, cinquième plus grand importateur de pétrole iranien avec 227 000 bpj, devrait être sensible aux pressions européennes. Une certaine évolution des flux de pétrole et de produits pétroliers se profilerait pour l’été 2012.
Politique & réglementation
Iran: les conséquences de l’embargo européen
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