Les pirates demandent une échelle pour monter à bord

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Interrogé sur l’efficacité des défenses non létales que des industriels français pensent développer d’ici à 2014, Gilles Sacaze, le p.-d.g. de Gallice Security, seule société française proposant des équipes de protection embarquées et armées (Epea), répond: « Tout ce qui permet de bien faire comprendre aux assaillants qu’ils ont été repérés est utile. À titre d’exemple, nous avons redécouvert le bon usage des feux d’artifice, grâce à un client chinois qui avait truffé ses navires de fusées éclairantes, aveuglantes, etc. À l’occasion d’une attaque, cela nous a permis de signifier clairement et à moindre coût aux assaillants qu’ils étaient détectés et que le bord est déterminé à se défendre. Au-delà de cette anecdote, nous continuons à penser que le meilleur rapport efficacité/prix reste l’Epea. Nous avons testé des solutions comme le LRAD (le canon à son): passé l’effet de surprise, il ne peut suffire à stopper une attaque. En revanche, il devient un outil utile pour enlever toute ambiguïté en délivrant un message clair aux assaillants comme le ferait un porte-voix puissant de haute technologie. Notons que faute de client, son prix s’est effondré. La caméra thermique repère bien les mother ships d’où partent les skifs. Comme les radars dont sont équipés les navires de commerce, d’ailleurs. Par contre, par mer formée, elle n’offre que peu d’intérêt. Notre préférence va à la méthode “classique” de la veille optique assurée par un marin aguerri équipé d’une paire de jumelles performante. L’utilisation d’un lance-roquettes à plus de 200 m, à partir d’un skif lancé à plus de 15 nœuds, reste très aléatoire! Il est peu probable que la roquette atteigne le point visé. Mais pour contraindre un navire à s’arrêter, c’est suffisant… Les assaillants tirent sur le navire autant de fois que nécessaire, en le dépassant pour l’attendre un ou deux miles plus en avant et en le sommant, via le canal 16, de stopper. Généralement, après quelques tirs, le commandant obtempère pour ne pas faire courir à ses hommes et au navire le risque de reçevoir une roquette en passerelle. Les assaillants obtiennent même souvent de l’équipage la mise en place d’une échelle et la levée des défenses passives. Nous avons vu arriver sur le marché avec inquiétude des solutions d’Epea “low cost”. Mais nous constatons avec satisfaction que, dans leur grande majorité, les armateurs reviennent à des équipes formées avec des personnels sérieux, bien encadrés et capables de s’intégrer à la vie du bord. C’est une exigence forte de nos clients, nos équipes doivent rester discrètes et adopter une attitude très éloignée du cliché “contractor anglo-saxons”. »

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