Le succès « commercial » de 2012 est de loin le meilleur depuis l’origine. L’idée principale des organisateurs a été de montrer que malgré leurs origines très différentes, les problématiques sécurité et sûreté se rejoignent dans leurs conséquences et leur traitement. Ainsi, le même badge peut servir à la fois pour savoir qui est ou non à bord, et limiter le risque d’intrusion malveillante. Une même caméra peut servir à s’assurer qu’un membre d’équipage est bien portant et guider un canon à eau. Dans son discours de clôture et de remerciements, le directeur général de l’ENSM, Henri Poisson, a estimé que les débats de Marisk 2012 ont permis d’identifier trois axes « majeurs de progrès »: la nécessité de développer des solutions non létales et économiquement viables pour protéger les équipages contre les actes de malveillance; la protection des futurs champs éoliens offshore; la sécurité des navires à passagers. La présence dans la salle d’intervenants de terrain, navigants au commerce ou responsable de la sûreté de navires exploités dans des zones à surrisques, a permis de ramener, au moins quelque temps, les visions par trop éloignées de la réalité. C’est sans doute là que réside le principal intérêt de ce type de colloque: laisser aux navigants, généralement muets, l’opportunité de s’exprimer directement.
Touche pas à mon « école »
La conférence de presse à laquelle ont participé les représentants des collectivités territoriales a rappelé, si besoin était, que la question de la rationalisation des sites d’enseignement de l’École nationale supérieure maritime était un sujet particulièrement sensible. Schématiquement, à Nantes, compte tenu de l’importance du pôle recherche et des synergies existantes, il est impensable de laisser filer une école d’ingénieurs. De là à en oublier qu’elle devrait principalement former des navigants appelés à naviguer durant au moins quelques années, il n’y a qu’un pas que l’on pourrait facilement franchir. Un dossier qui est ouvert depuis presque vingt ans avec l’arrivée à la direction des Affaires maritimes de Christian Serradji en juin 1994. Par respect dû aux personnels et aux élèves, il pourrait être souhaitable qu’un arbitrage durable soit rendu, un jour prochain.