Ce n’est pas un inconnu qui débarque à Brest au poste de préfet maritime. Le vice-amiral d’escadre Jean-Pierre Labonne y a en effet déjà occupé, de 2008 à 2011, le poste d’amiral commandant la force navale (ALFAN) en charge de 50 navires et des 4 000 marins basés dans les ports de l’Atlantique. Il a auparavant occupé pendant deux ans le poste d’adjoint « mer » au sein du cabinet du Premier ministre puis celui de secrétaire général adjoint de la mer, poste dans lequel il a notamment suivi les opérations de lutte contre la piraterie, le trafic des stupéfiants et l’immigration clandestine ainsi que les sauvetages en mer et la lutte contre les pollutions. Un cumul d’expériences taillées sur mesure pour un poste de préfet maritime qui coiffe par définition une double casquette: CECLANT (autorité opérationnelle de la Marine pour les forces atlantiques) et Prémar d’une zone qui va de Saint-Malo à la frontière franco-espagnole. « Je m’inscris dans la suite de l’action de mon prédécesseur », a-t-il commenté en énumérant notamment l’application de la directive-cadre, l’arrivée des nouvelles frégates de type Fremm, la 2e tranche d’appel d’offres pour l’éolien en mer et la poursuite du développement des aires marines protégées.
Quittant ses fonctions après quasiment trois ans et demi à la tête de la préfecture maritime de l’Atlantique, le vice-amiral d’escadre Anne-François de Saint-Salvy avait tenu, la veille, à présenter les grandes lignes de son bilan. « En temps passé, la fonction de Prémar équivaut à près de 85 %, a-t-il révélé. Et je retiens d’abord que ces années passées à mon poste ont vu renaître la politique maritime de la France. » Ce satisfecit exprimé, il a résumé sa ligne de conduite: « Poursuivre le délicat équilibre entre une meilleure protection du milieu marin et le développement de l’économie maritime sous tous ses aspects. »
« LE TEMPS MARIN EST PLUS LONG QUE LES AUTRES »
L’amiral de Saint-Salvy s’est ainsi très impliqué dans la protection de l’environnement maritime: Natura 2000 en mer, le Parc marin d’Iroise, l’élaboration de la stratégie concernant les parcs éoliens offshore, les granulats marins, les dragages portuaires, sans oublier la modification du DST d’Ouessant pour les navires à passagers notamment. « Il est nécessaire de permettre aux acteurs du monde maritime de disposer d’une visibilité sur le long terme. Le temps marin est en effet plus long que les autres. » Accordant « une mention spéciale » aux sauveteurs bénévoles de la SNSM, il n’a pas caché sa tristesse et parfois sa colère devant des imprudences qui, chaque été, coûtent la vie à trop de vacanciers. Durant ses trois ans et demi de fonction, 10 000 sauvetages ont été réalisés et 12 000 personnes ont été secourues.
Son sens de l’action de l’État en mer l’a amené à prêcher pour le maintien d’un remorqueur de sauvetage dans le golfe de Gascogne. « Mais dans le cas du TK-Bremen, il n’aurait été d’aucune utilité pour empêcher l’échouement », a-t-il souligné en saluant la décision de faire monter l’Abeille-Languedoc dans le détroit du Pas de Calais pour suppléer le désengagement des Britanniques. « Mettre une “Abeille” dans chaque port est une solution de confort qui satisferait évidemment tous les préfets maritimes. Est-elle pour autant raisonnable d’un point de vue financier? », a-t-il commenté en réponse à certaines accusations.
Dans un autre registre, l’amiral de Saint-Salvy s’est réjoui que l’action du tribunal de Brest face aux pollutions dues aux navires ait fini par faire peur aux armateurs et aux commandants. « Les navires passent devant nous toutes vannes de sortie à la mer fermées! » L’ancien préfet maritime s’est également réjoui de voir que l’Espagne emboîtait le pas à la France en matière de lutte et de répression contre les pollutions maritimes.
Dans l’ordre national de la Légion d’honneur
Au titre du ministère des Transports, ont été nommés chevalier, notamment (JO du 1er janvier):
– Denis Choumert, d.g. d’un groupe de transport routier et président d’une association d’utilisateurs de transport de fret (AUTF; ndlr);
– Loïc Hislaire, « directeur délégué dans une société de transport ferroviaire ». Délégué général de l’UNIM de 1982 à 1994, Loïc Hislaire a activement participé à la réforme du travail portuaire de 1992. En 1994 il est nommé directeur du développement du Port autonome de Bordeaux; poste qu’il quitte en 1998 pour celui de directeur commercial et directeur des affaires publiques de l’Union des Groupements d’Achat Public. Il est nommé conseiller social au ministère de l’Équipement, des transports, du tourisme et de la mer. Depuis septembre 2011, il est le directeur des ressources humaines de SNCF EPIC.
M.N.