L’arrivée tant attendue des hélicoptères NH90 « Caïman marine »

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La 32 F est morte. Vive la 33 F. C’est en substance ce qu’est venu dire l’amiral Bernard Rogel, chef d’état-major de la marine (CEMM), sur la base aéronavale de Lanvéoc-Poulmic, le 8 décembre dernier. Mais plus qu’à un changement d’appellation, c’est à un changement de moyens auquel nous assistons. La 33 F est en effet déjà équipée de trois nouveaux hélicoptères lourds NH90, baptisés Caïman Marine et pleinement opérationnels. La 1re intervention a d’ailleurs eu lieu une semaine plus tard, le lendemain de la tempête Joachim. Elle a consisté à l’hélitreuillage des 19 membres d’équipage du cargo maltais TK-Bremen, échoué sur la plage d’Erdeven, près de Lorient. « L’arrivée de ces machines répond pleinement au besoin que nous avions de trouver un successeur au Super Frelon », a expliqué le CEMM.

Sur les 27 NH90 commandés chez Eurocopter (à 33 M€ pièce), la Marine n’a pas souhaité faire un distinguo entre hélicoptères de combat et hélicoptères de secours en mer. La flottille sera ainsi équipée de machines identiques, soit des hélicoptères de combat naval destinés à être embarqués à bord des nouvelles frégates multimissions (Fremm) en lieu et place des actuels Lynx. « Qui peut le plus peut le moins », commente la Marine qui a ainsi opté pour un hélicoptère polyvalent, tout en prévoyant deux versions d’équipement: Standard 1 et Standard 2. Et ce sont les Caïman Marine Standard 1 qui vont servir à la lutte antiterrorisme et au sauvetage en mer, petite partie seulement des missions qui leur seront confiées. Avec une livraison qui va s’étaler jusqu’à 2021, les bases de Brest (33 F) et Toulon (31 F) vont ainsi être respectivement dotées de 9 et 12 machines.

Pour faire le lien entre le départ des Super-Frelon et l’arrivée des NH90, la Marine avait fait l’acquisition de deux hélicoptères civils EC225 Caracal, arrivés en avril et juillet 2010 à Lanvéoc. Pour l’heure, la Marine se garde bien de prendre la décision de s’en débarrasser. « Nous les conserverons tant que nous aurons besoin d’eux », a affirmé le CEMM. D’abord parce qu’ils donnent entière satisfaction en termes de secours en mer. Et ensuite parce que la livraison des NH90 va s’étaler dans le temps (trois par an jusqu’en 2013 et deux par an ensuite). Ces deux hélicoptères moyens/lourds dédiés au sauvetage maritime peuvent donc s’avérer utiles. La marine envisage même d’en baser un à Cherbourg par la suite. Les hélicoptères Dauphin de service public constituent le dernier volet de cette réorganisation des secours en mer sur les façades maritimes françaises. Depuis le 16 décembre dernier, le « Guépard Zoulou » (son indicatif) de Lanvéoc-Poulmic n’est plus en alerte. Comme son homologue de Cherbourg, il va rejoindre les autres Dauphin de la 35 F à Toulon où deux machines arrivées en fin de contrat de location vont être rendues à la société belge NHV. Extrêmement réactifs et moins gourmands que les hélicoptères moyens/lourds en utilisation et en maintenance, ces hélicoptères légers pouvaient intervenir jusqu’à 220 milles en mer. Mais leurs capacités d’emport étaient jugées trop faibles par les préfets maritimes.

L’allonge et la puissance du NH90 Caïman Marine

Machine de 11 tonnes propulsée par deux turbines développant 2 343 chevaux au régime maximum, le Caïman Marine est un hélicoptère moyen/lourd dont les capacités ont de quoi séduire. Le saut technologique dont il a bénéficié lui permet un équipage réduit de 3 personnes: un seul pilote, un coordinateur tactique (« tacco ») et un opérateur senseurs (« senso ») faisant également office de chef cargo et treuilliste. Pour les interventions de secours en mer, un plongeur et une équipe médicale viennent compléter l’équipage. Bien plus facile à piloter grâce à des commandes électriques, il peut supporter des vents traversiers de 45 nœuds (contre 15 nœuds pour une machine normale). Offrant le même rapport poids/puissance que le Lynx alors qu’il est deux fois plus lourd, il dispose d’une autonomie de 3 h 30 à 150 nœuds, peut franchir 400 milles et transporter 14 personnes.

Le NH90 se distingue également par d’impressionnantes capacités de détection. Son radar panoramique (360o) lui permet une vision tactique sur 100 milles. « Quand on recherche un bateau, on commence par capturer son écho radar avant que la caméra infrarouge ne le prenne en poursuite automatique », indique un pilote. « Cette caméra permet de distinguer une silhouette à 10 milles et, par nuit noire, de distinguer un bateau qu’on ne voit pas. » Le calculateur de navigation autorise une recherche automatique en râteau, en carré croissant ou en marguerite. Et une simple pression sur un bouton suffit à maintenir la machine en vol stationnaire, avec une verticale parfaite. Par rapport au Super-Frelon qu’il a pour tâche de remplacer, le Caïman Marine va donc pouvoir faire bien mieux avec moins de personnels.

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