Dans un contexte de dépression économique, l’annonce par la Commission européenne des corridors ferroviaires retenus pour l’Espagne dans le cadre du réseau RTE-T a été accueillie avec enthousiasme. Le document reprend les cinq axes proposés par Madrid qui devraient permettre aux principaux ports espagnols d’être reliés à l’Europe grâce à une connexion ferroviaire à écartement international.
Bruxelles a cependant sélectionné deux axes prioritaires. Le premier est le corridor méditerranéen, depuis Séville jusqu’à la frontière française en passant par Carthagène, Almeria, Valence, Tarragone et Barcelone. Selon les chiffres officiels, 80 % du trafic espagnol de conteneurs seront concernés. Le corridor atlantique devrait relier le Portugal à la frontière française via Madrid, Valladolid et le pays Basque. Le port de Bilbao est considéré par Bruxelles comme un « core port ». Le gouvernement espagnol sortant évalue la facture à 50 Md€ pendant la période 2014-2020 pour les cinq axes retenus, soit environ 7 Md€ par an. La Commission a prévenu qu’elle ne financera qu’une partie de chacun des projets, son apport devant être considéré comme un « amorçage ». Les finances publiques espagnoles étant exsangues pour de nombreuses années, la seule solution sera de recourir au secteur privé par le biais des PPP ou des concessions. Cet apport est cependant incertain en raison de la politique restrictive des banques espagnoles en matière de crédit.