La tournée parisienne de Maria Damanaki

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L’événement doit être inscrit dans les annales, puisque pour la première fois, un commissaire européen a demandé à rencontrer les professionnels maritimes en tête à tête. Un rendez-vous qui s’est déroulé sous l’égide du Cluster maritime français autour de cinq thèmes: le transport maritime, la construction navale, le portuaire, la pêche et les énergies marines renouvelables. Sur chacun de ces thèmes, les professionnels français ont pu exposer leur demande et avoir, en retour, le point de vue de la commissaire. S’agissant du transport maritime, les discussions entre la responsable européenne et les opérateurs français ont porté sur trois sujets: les réglementations en matière de rejet de particules dans le cadre de l’annexe VI de Marpol, la piraterie et la taxe au tonnage. Sur les rejets, les professionnels français ont rappelé à la commissaire la nécessité de ne pas brusquer les choses sans être assurés d’avoir les moyens techniques idoines sous peine de voir un report modal du maritime à la route.« Nous devons avancer avec l’OMI sur ce sujet. Il ne faut pas prendre de mesures unilatérales, mais ce sujet est important pour l’Union européenne », a indiqué la commissaire européenne. Elle souhaite aller vite dans la constitution d’un calendrier commun. Second sujet sur le transport maritime, la taxe au tonnage a été remise sur le tapis par les professionnels français pour s’assurer de la part de l’UE de la pérennité de ce système. Les discussions n’ont pu éviter le sujet d’actualité qu’est la piraterie. « Nous n’avons pas réussi à éradiquer ce fléau », a reconnu Maria Damanaki. La question des hommes armés à bord a été abordée sans que la commissaire n’apporte une réponse claire à ce sujet. « Nous réfléchissons à ce sujet entre tous les commissaires concernés pour autoriser les hommes armés à bord. » Et sur le développement de ce phénomène en Afrique de l’Ouest, la commissaire a confié être en relation avec les gouvernements locaux pour trouver des solutions. Les professionnels maritimes ont profité de l’attention de la commissaire pour lui rappeler l’importance, à leurs yeux, de considérer les navires de service au même statut que les autres navires pour bénéficier de ces avantages. Une demande souvent réitérée par les armateurs opérant des câbliers, par exemple. Enfin, parmi les thèmes chers défendus par les armateurs français, celui de la mise à la ferraille des navires les plus anciens pour éviter la surcapacité mais aussi les risques de pollution.

Après avoir rencontré Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l’Écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement, Maria Damanaki s’est rendue à l’Assemblée nationale pour y retrouver les députés. « Je souhaite pouvoir exposer notre vision de la politique maritime et constater avec les députés les différences de point de vue que nous avons pour que nous travaillions à nous rejoindre. »

PORTUAIRE

L’inquiétude d’une nouvelle directive

Si le champ de compétence de la commissaire européenne est limité à la pêche et aux affaires maritimes, la question de la mise en route d’une nouvelle directive sur les services portuaires a alerté les professionnels. Maria Damanaki s’est montrée étonnée tout en affirmant sa solidarité avec Siim Kallas, le commissaire en charge des questions portuaires. « Nous avons besoin de libéralisme mais aussi de paix sociale dans les ports européens », a indiqué la commissaire, certaine qu’une nouvelle directive pourrait susciter de nouveaux mouvements dans toute l’Europe.

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