« N’ayant pas de gardes armés à bord, je n’ai pas à “maîtriser” l’usage d’armes. Lors de la présentation d’une société privée de protection à laquelle j’ai assistée, j’ai cru comprendre que sa présence à bord était conditionnée à l’acceptation par l’exploitant du navire et la SPP d’une stricte procédure de réaction en cas d’attaque ou de supposée attaque. Le commandant restant le seul décideur à bord », nous a répondu un commandant français en activité. Cela est confirmé par Gallice, la seule SPP maritime (JMM du 9/9, p. 8).
« Il est exact qu’à bord des navires actuels, il est possible de rencontrer un problème de place à bord pour loger une équipe de gardes. Mais loger trois personnes ne doit pas être insurmontable. Concernant la veille, durant la période d’obscurité, elle est obligatoirement effectuée par deux personnes, Ripam oblige. De jour, dans une zone à risques, cela dépend des instructions de la compagnie qui peuvent laisser au commandant la liberté de nommer un matelot supplémentaire à la passerelle. En outre, une partie de l’équipe de garde pourrait renforcer la veille. La plus récente version des Best Management Practices for Protection against Somalia Based Piracy commande de passer dans la zone dangereuse à la vitesse maximale du navire “ou à au moins 18 nœuds si cela est techniquement possible”. L’usage de l’AIS est fixé par les instructions de la compagnie qui sont confidentielles. Bien sûr, en cas d’attaque, l’AIS est opérationnel. Au sujet de la responsabilité du commandant en cas de “bavure”, revenons à la réalité du terrain: un canot aborde un navire marchand lancé à pleine vitesse. L’équipage de ce dernier réagit, blesse ou tue un assaillant. De quelle bavure parlons-nous? Une conversation informelle avec un spécialiste du domaine m’a ouvert des perspectives: le paiement de rançons aux pirates représenterait environ la moitié des primes encaissées au titre de la couverture kidnapping et rançons. Les marines nationales justifient également une partie de leur budget. » Des remarques déjà entendues en juillet 2010 (JMM du 11/2/2011, p. 11)