Les autorités maritimes du Panama ont déjà reçu les félicitations du secrétariat du Paris MoU l’année dernière, lorsque leur registre a quitté la liste noire pour entrer dans la grise durant la période 2007/2009 (JMM du 3/9/2010, p. 10). Sachant qu’environ 48 % du port en lourd panaméen est de propriété japonaise, il faudrait peut-être aussi féliciter les armateurs nippons pour avoir mieux géré leurs navires. Le registre japonais occupe toujours le bas du classement de la liste blanche. En d’autres termes, les principaux registres de libre immatriculation figurent maintenant sur la liste blanche: par ordre dé croissant « d’excellence », les Bermudes (dans les trois premiers depuis des années), les Pays-Bas (5e place), l’Île de Man (11e), Hong Kong (13e), Bahamas (15e), Îles Marshall (17e, registre bis des États-Unis), Gibraltar (20e), Chypre (22e), Liberia (23e), Malte (27e), Antigua et Barbuda (29e, géré à Hambourg), Îles Caïmans (30e), Bardade (31e) et maintenant Panama (39e sur 42). Seuls St-Vincent et Grenadines et St-Kitts et Nevis font toujours partie de la liste noire. Risque moyen pour les premiers, élevé pour les seconds. Le registre des Îles Cook, celui du cargo polyvalent Union-Neptune qui a sombré au large de l’île d’Oléron (JMM du 29/7, p. 4), occupe le bas du classement de la liste grise, le haut étant occupé par les États-Unis. À la 6e place de la liste blanche, le registre français recule pour la 4e année consécutive.
Minimum syndical des États contrôleurs
Visiblement, un certain nombre d’États membres ont assuré le service minimum en matière d’inspections: au pire 25 %, le seuil obligatoire, au mieux 27,5 %. L’Allemagne, la Belgique, le Danemark, la Finlande, la France, les Pays-Bas, le Royaume-Uni et la Suède sont dans ce cas. Le Portugal (17,35 %) et la Lettonie (24 %) n’y sont pas arrivés. La Bulgarie, le Canada, l’Italie, la Norvège, la Pologne, la Roumanie et la Russie sont au-delà des 30 % voire des 50 % pour les deux derniers.
Le secrétariat note que le nombre des détentions a fortement chuté entre 2009 et 2010, passant de 1 059 à 790. « Il est vraisemblable que certains navires ont préféré quitter les eaux des États membres du Paris MoU compte tenu de la prochaine mise en place du nouveau régime d’inspection », lit-on dans le rapport. Les Européens peuvent s’en réjouir mais peut-être pas les autres. Depuis le 1er janvier, le régime d’inspection des navires est basé sur une analyse des risques que présentent à la fois le registre immatriculation, le navire (âge et type), son exploitant (ses « past performances » ainsi que celles de l’ensemble de la flotte) et la société de classification. À ce titre, il est largement préférable de choisir le Rina ou l’ABS (les deux meilleurs pour la période 2008-2010) plutôt que le Phœnix Register of Shipping (Grèce), le Register of Shipping d’Albanie ou l’International Register of Shipping (USA), les pires.