La 62e session du comité pour la protection de l’environnement marin de l’OMI (qui s’est tenue à Londres du 11 au 15 juillet), a adopté de nombreuses décisions: les eaux de Puerto-Rico et des Îles Vierge ont été classées comme zone à émissions contrôlées pour les NOx, SOx et autres particules (ECA) et la mer Baltique comme zone spéciale pour les eaux usées des navires, en particulier des paquebots. Une nouvelle mouture de l’annexe V de la convention Marpol sur le contrôle des ordures a été adoptée. Ont également été décidées des mesures obligatoires de réduction des gaz à effets de serre applicables au transport maritime international. Un 4e chapitre a été ajouté à l’annexe VI de Marpol, rendant obligatoire l’indice énergétique (Energy Efficiency Desing Index) pour tout navire de 400 UMS et plus, livré à partir du 1er janvier 2013. En outre, tous les navires devront disposer d’un Ship Energy Efficiency Management Plan.
Le détroit de Bonifacio a été définitivement déclaré zone particulièrement sensible (PSSA). Pour la première fois, des recommandations à caractère international ont été formulées en ce qui concerne le « biofouling » des navires et la minimisation du transfert d’espèces marines invasives.
D’autres décisions très techniques ont été prises en matière de NOx et de recyclage de navire.
Les chargeurs européens ne veulent pas payer
Le Conseil des chargeurs européens (ESC) a exprimé le 20 juillet son soutien aux mesures adoptés à l’OMI pour réduire les émissions de CO2 des navires mais il souligne que le dispositif doit être incitatif et non pas punitif: « Il doit récompenser les navires peu polluants plutôt que punir ceux qui ne font aucun effort. » Les services transport des grands et moyens exportateurs et importateurs européens se disent opposés à la mise en application d’une taxe uniforme sur les combustibles ou à tout dispositif qui permettrait un « simple » transfert de coût sur les clients sans qu’il y ait une « claire incitation » à améliorer le rendement du navire.
L’ESC refuse également les suggestions d’ONG selon lesquelles il faudrait imposer une vitesse maximale aux navires. Cette proposition revient à dégrader le service maritime, demande la mise en œuvre de navires supplémentaires pour maintenir la fréquence de desserte, augmente les coûts logistiques, etc. souligne l’ESC.
« Il doit être bien clair que quel que soit le dispositif adopté pour réduire les émissions de CO2, il ne doit pas augmenter les coûts des services efficients ou freiner la croissance économique », souligne la secrétaire générale de l’ESC, Nicolette van der Jagt ajoutant qu’« il doit inciter les armateurs et exploitants à investir dans des navires et des technologies qui réduisent ou émettent moins de CO2 et non pas imposer un surcoût général qui sera simplement transféré sur les clients ».
Reconnaissant qu’un accord mondial est préférable à des accords régionaux, l’ESC souligne cependant qu’il est peu réaliste d’espérer adopter le premier en une seule fois.
M.N.