Les élus se préparent à mettre les moyens dans cette coordination, à commencer par un nouvel outil institutionnel. Il existe déjà un Syndicat mixte de la Côte d’Opale (SMCO), établissement à petit budget et sans fiscalité directe, où se retrouvent les départements, les principales intercommunalités et la CCI Côte d’Opale. Ce centre de proposition pour l’aménagement du territoire est surtout un lieu de discussion et de lancement de projet, « où sont évités les sujets qui fâchent », insiste son président, le Dunkerquois Michel Delebarre.
Au cours des troisièmes Assises du littoral tenues à Dunkerque le 5 mai, Michel Delebarre a proposé de « changer de braquet », en transformant le SMCO en pôle métropolitain, un établissement public nouveau de coopération intercommunale, fermé et à fiscalité directe, créé par la loi de décembre 2010 sur la réforme des collectivités locales. L’ancien ministre socialiste veut ainsi formaliser une unité métropolitaine de 750 000 habitants, l’amener à se déterminer sur une politique d’aménagement du territoire et à contractualiser sur des grands sujets avec l’État, la Région, les départements, les agglomérations, la CCI.
L’un des sujets phares de cette unité serait la politique portuaire. Le futur Pôle métropolitain Côte d’Opale serait le lieu ou seraient coordonnées les politiques d’investissement et de promotion des deux ports de Boulogne et Calais, désormais entre les mains de la Région, et concédés à la CCI Côte d’Opale et le Grand port maritime de Dunkerque. Le vice-président à la Mer du conseil régional, Wulfran Despitch, s’exprimant aux assises, a plaidé « non pour une fusion » mais pour « une optimisation » de la promotion et des investissements dans les trois ports, afin de reconquérir l’hinterland, d’abord nordiste, et au-delà.
Une proposition de Jacques Gounon
Invité aux Assises du littoral, le p.-d.g. d’Eurotunnel, Jacques Gounon, a proposé que le projet Calais Port 2015 soit « décalé », et que priorité soit donnée « à la modernisation de la ligne ferroviaire Calais-Dunkerque ». Si la région Nord-Pas-de-Calais a débloqué le dossier de son côté, Jacques Gounon ne sent pas le même empressement du côté de RFF. Or, cette voie est le chaînon manquant entre l’Europe continentale et notamment les ports de Lille et Delta 3, le port de Dunkerque et la Grande-Bretagne. Pour décongestionner Calais, Jacques Gounon verrait bien une partie du trafic de SeaFrance dirigé vers le terminal inutilisé de Boulogne…
