Développer la sécurité passive embarquée

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L’association de la sécurité passive embarquée (en anglais: Maritime passive safety, MPS) a été fondée au début de l’année 2011. Elle rassemble une dizaine d’entreprises ou d’institutions qui ont l’ambition d’œuvrer pour une meilleure préparation à l’accident dans le transport maritime et fluvial afin de réduire son impact sur l’environnement. « La notion de sécurité passive embarquée, c’est une philosophie nouvelle pour le monde maritime, le signe d’un nouvel état d’esprit », a précisé Gilles Longuève, président de l’association, le 28 avril (voir encadré). Selon MPS, le monde maritime est confronté à une recru- descence du risque de pollution accidentelle avec la croissance du nombre de navires en circulation et la course au gigantisme. Les pollutions ne se réduisent plus seulement aux hydrocarbures. D’autres substances nocives (nitrates, solvants, huiles, acides, etc.), dont on connaît encore mal les conséquences en cas de rejet en mer, menacent l’environnement. Parallèlement, de nouvelles technologies apparaissent dont l’objectif est de gérer l’accident en mer. Il s’agit d’équiper les navires de moyens permettant à l’équipage d’intervenir dès la survenue de l’accident et aussi de simplifier le travail des équipes de sauvetage venant depuis les côtes. Par exemple, les équipements doivent éviter aux polluants de fuir à l’intérieur du navire et du navire dans l’eau. Ils doivent faciliter l’accessibilité aux endroits où se trouvent les polluants et rendre possible leur pompage sans avoir à percer la coque. Ils doivent permettre une intervention rapide, le facteur temps étant primordial pour limiter les atteintes sur l’environnement.

Équiper de plus en plus de navires

Des solutions existent donc aujourd’hui pour réduire les conséquences de l’accident en mer lorsqu’il n’a pu être évité. Il reste à mieux faire connaître ces nouvelles technologies et à en équiper de plus en plus de navires, seuls cinquante sur un potentiel de 20 000 étant dotés d’équipements spécifiques. Telle est l’ambition de l’association. Elle est favorisée par les attentes de la société civile et de la sphère politique, « favorables à un durcissement de la protection de l’environnement maritime », avance MPS. Cette dernière assure aussi que « les acteurs du transport maritime sont désormais prêts à se mobiliser pour mieux protéger l’environnement ». Ceci s’expliquerait par « une prise de conscience écologique et la montée en puissance du facteur environnemental comme critère de concurrence entre les armateurs ». Au-delà de toutes ces bonnes volontés, le développement de la sécurité passive embarquée repose d’abord entre les mains du législateur national, européen et international. À ce niveau, l’association joue un rôle de lobbying avec déjà des résultats. « Le gouvernement français a récemment affiché son soutien aux technologies Fast Oil Recovery Systems (FOR Systems) développées par JLMD Ecologic Group », a annoncé Gilles Longuève. La France, à la suite de la Norvège, de la Nouvelle-Zélande et de l’Argentine, a également plaidé pour l’insertion d’un volet sur la sécurité passive embarquée au niveau de l’Organisation maritime internationale (OMI) dans le code polaire en cours de discussion. « Les technologies de sécurité passive embarquée sont particulièrement pertinentes dans les zones polaires. Ce sont des zones sensibles où les conditions de navigation augmentent les risques d’accident et où les moyens de lutte contre la pollution en provenance des côtes sont situés loin des lieux des catastrophes », souligne MPS. Si le code polaire rend obligatoires des équipements de sécurité passive embarquée ou simplement les recommande, « ce sera un progrès et aura un effet d’entraînement », indique Gille Longuève. Du côté de Bruxelles, l’association devrait rencontrer dans le courant du mois de mai la direction des Affaires maritimes de l’Union européenne.

Une association menée par JLMD Ecologic Group

Le président de l’association est aussi le directeur général de JLMD Ecologic Group, une société française créée en 2001 et qui a mis au point des circuits embarqués pour récupérer les polluants en mer (Fast Oil Recovery Systems, FOR Systems). Parmi les autres adhérents à MPS figure la société norvégienne Miko Marine, inventeur de panneaux magnétiques à appliquer sur les brèches de coque pour réduire les fuites de polluants.

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