Avec 142 attaques déclarées auprès des services du Bureau maritime international (BMI), les actes de piraterie ont augmenté de 132 % au cours du premier trimestre sur les six dernières années. La Somalie s’installe en première place des régions les plus touchées.
Le premier trimestre 2011 dépasse toutes les prévisions des attaques de piraterie. Avec 142 attaques sur les trois premiers mois, les actes de piraterie ont augmenté de 11,9 %. Les deux tiers de ces attaques ont lieu dans la région du détroit de Bab el Mandeb, au large du Yemen, et au large de la Somalie. Avec 85 attaques répertoriées pour la Somalie, cette région a vu son nombre de méfaits se multiplier par quatre au cours des premiers trimestres de ces deux dernières années. Les chiffres publiés par le Bureau maritime International montrent aussi une évolution de ces actes. Au premier trimestre 2009, le Yemen a enregistré 41 attaques quand la Somalie en a comptabilisé 20. Au premier trimestre de cette année, la tendance s’est inversée puisque le Yemen n’en compte que 10 et la Somalie affiche un score de 85. Toujours en Afrique, mais sur les côtes occidentales, le Nigeria est victime des attaques avec cinq enregistrements auprès du BMI. Le port de Lagos s’inscrit dans les lieux les plus dangereux avec trois attaques enregistrées par des navires en attente.
Pour rester un peu positif, les chiffres de ces trois premiers mois sont encourageants sur le détroit de Malacca. Dans la région, au cours des deux dernières années, les premiers trimestres n’enregistrent plus d’attaques, signe de la fin du phénomène dans la région. Il est encore trop tôt pour confirmer cette bonne nouvelle.
Outre la recrudescence des attaques dans la région somalienne, la violence des attaques demeure un point important. L’utilisation d’armes de poing a été multipliée par 2,5 à 88 actes en un an. Au final, les marins tués sont au nombre de sept sur ce premier trimestre et les blessés atteignent 34 contre 12 le trimestre de l’an passé. De plus, les prises d’otages ont doublé à 344 marins concernés.
Les principaux types de navires visés par ces actes sont d’abord les pétroliers, dont les francs-bords peuvent être peu élevés lorsqu’ils naviguent à pleine charge, tout comme les vraquiers. Les porte-conteneurs ne sont pas exemptés de la liste avec 17 navires concernés.
La recrudescence des actes de piraterie au large de la Somalie, malgré les moyens navals déployés, ne semble pas s’atténuer, bien au contraire. Le BMI demande aux gouvernements de prendre des mesures pour inverser la courbe des actes de piraterie au large de la Somalie. « Nous demandons aux États dont les navires empruntent cette route de mettre à disposition des ressources et de poursuivre pénalement les pirates », a déclaré Pottengal Mukundan, président du BMI.
Selon un communiqué de l’organisation maritime Bimco, 800 marins sont détenus au 15 avril par des pirates. « Les pirates peuvent s’en prendre aux routes maritimes avec le golfe Persique et mettre un terme sur des marchandises essentielles pour la stabilité et la croissance de l’économie mondiale », a souligné le président du Bimco, Robert Lorenz-Meyer, lors d’une conférence sur la piraterie qui s’est tenue à Singapour le 15 avril.