Plus de 300 personnes sont venues assister au colloque sur l’éolien offshore posé, organisé par la CCI de Brest et Bretagne Pôle Naval. Il est vrai que l’étude, réalisée par le cabinet GL Garrad Hassan, avait de quoi allécher de nombreuses entreprises portuaires, chantiers navals ou prestataires de services divers. Car, qui dit éolien offshore, dit forcément construction, installation, exploitation et maintenance d’engins touchant inévitablement au maritime ou au paramaritime. « Or, le passage en revue de compétences et savoir-faire des sociétés en Bretagne, révèle plusieurs corps de métiers dont les expertises pourraient être transposées aux projets éoliens offshore » a développé Jérôme Jacquemin, directeur de GL Garrad Hassan.
La phase de construction des mâts constitue le lot de construction métallique le plus important dans les contrats des aérogénérateurs. « Les sociétés ayant une expérience dans la fabrication de structures métalliques pour la construction navale ont les compétences requises » a-t-il affirmé. Idem pour la fabrication des fondations et des superstructures des postes de transformation, qui est pleinement ouvert aux entreprises ayant des infrastructures industrielles et portuaires proches des sites projetés. « Il s’agit peut-être du domaine le plus prometteur pour les entreprises bretonnes », a souligné Jérôme Jacquemin, pour qui, « la fabrication des superstructures métalliques, l’intégration des équipements et l’aménagement des postes de transformation ont de nombreux points communs avec la construction de grands navires. »
Selon la même étude, c’est également en toute logique que les chantiers navals de Bretagne ont la capacité de concevoir et de construire tout l’éventail des navires d’installation et de servitude impliqués, tant dans la phase des travaux préalables que dans celle de l’exploitation et la maintenance des parcs éoliens offshore.
Une offre régionale équilibrée
« La Bretagne a un rendez-vous historique: soit elle le prend soit elle le rate », a martelé Jean-Yves Le Drian, président de la Région. « Il n’y a pas de voix discordante face à ce défi que nous avons les moyens de relever. » Dans cette optique, la Région s’active à préparer son offre portuaire et industrielle au déploiement des énergies marines. Avec le port de Brest comme interface-clé, en particulier pour la construction et l’assemblage des aérogénérateurs qui nécessitent des surfaces conséquentes et une fluidité des accès. Propriétaire des infrastructures, le Conseil régional a ainsi confirmé sa volonté d’investir 70 M€ dans le port de Brest pour accueillir, sur 11 hectares du polder, les aménagements nécessaires à l’accueil des lots de construction et d’assemblage des éoliennes offshore qui, dans un premier temps, seront implantées sur littoral de Bretagne Nord. Dans un deuxième temps, les Brestois ne désespèrent pas d’intervenir sur les champs d’éoliennes offshore prévus sur les côtes sud de l’Angleterre.
Mais, si Brest constitue l’offre logistique centrale, la contribution des autres ports bretons n’est pas pour autant négligée. La Région a ainsi conduit une étude sur les capacités portuaires de Bretagne Nord, nécessaires à la mise en œuvre et à l’exploitation du site d’essai de Paimpol-Bréhat. De la même manière, le projet WinFlo, au large de l’île de Groix, pourra s’appuyer sur les infrastructures portuaires de Lorient pour des activités telles que la maintenance légère, la livraison et le stockage de pièces de grande ampleur, etc.
Globalement, il s’agit pour les la Bretagne d’identifier différents lots techniques pour chaque type de projet afin d’aboutir à une offre régionale équilibrée. « L’accompagnement et le développement des projets énergétiques en mer doivent se construire de manière harmonieuse, afin que l’ensemble du territoire breton en tire un bénéfice collectif », résument les responsables de la Région.
