Après s’être entretenus le 3 février avec un groupe d’experts de haut niveau, Siim Kallas, vice-président de la Commission européenne chargé des Transports, et Connie Hedegaard, membre de la Commission chargée de l’action pour le climat, se sont dits « persuadés que le secteur du transport maritime doit mener à bien la lutte contre le changement climatique. Nous avons discuté de la meilleure manière pour l’Europe de progresser et de faire en sorte que le secteur maritime contribue à la diminution des émissions de gaz à effet de serre s’il s’avérait impossible de parvenir à un accord international. Mais il ne fait aucun doute que l’Europe doit tout mettre en œuvre pour aider l’OMI à parvenir, cette année, à un accord sur les mesures à adopter au niveau mondial en vue de diminuer les émissions de gaz à effet de serre produites par les navires, dans l’immédiat et à long terme ».
Le transport maritime international représente près de 3 % des émissions mondiales de CO2, chiffre qui devrait plus que doubler à l’horizon 2050. L’OMI a commencé à examiner les questions climatiques au milieu des années 1990 mais, jusqu’à présent, il s’est avéré « impossible de conclure un accord global sur les mesures de réduction », souligne le communiqué de la Commission.
Le groupe devrait se revoir deux fois en 2011 afin d’évaluer et « d’accompagner » les importantes négociations qui se tiendront cette année au niveau mondial sur les émissions produites par le transport maritime.
En d’autres termes moins policés, la Commission semble vouloir rejouer la grande scène de l’Erika: soit les États membres de l’OMI adoptent rapidement une réglementation internationale et l’Europe la mettra en œuvre au plus vite, soit la Commission européenne menace de définir unilatéralement une réglementation européenne; ce qui horripile les compagnies maritimes. Lesquelles insistent alors auprès des différents États d’immatriculation qu’elles fréquentent pour qu’ils votent bien à l’OMI. Cela a déjà bien marché.
