Les armateurs allemands tirent la sonnette d’alarme: alors que les attaques violentes se multiplient dans le golf d’Aden et l’océan Indien, ils réclament « de toute urgence » une protection militaire supplémentaire. Contrairement à la France, l’Allemagne n’a jamais accepté de déployer des forces armées à bord des navires, au grand dam de la fédération VDR qui défend les intérêts du pavillon germanique. De fait, la Bundeswehr participe aux opérations antipiraterie, mais uniquement dans le cadre des missions conjointes de l’UE. « Il est temps de remédier à cette situation », tonne Michael Behrendt, le président de la VDR, également à la tête de Hapag Lloyd, numéro cinq mondial du transport maritime. Pour infléchir la position de Berlin, il propose aujourd’hui que les armateurs mettent la main à la poche et prennent en charge l’essentiel des coûts de cette protection rapprochée.
Mais l’argument n’a pas fait mouche: le gouvernement Merkel se retranche derrière la loi fondamentale allemande qui interdit tout déploiement de soldats sur des navires privés. Un temps évoqué comme une possible alternative, les forces spéciales de la police fédérale refusent quant à elles de s’engager dans une opération de cette nature, pour cause d’effectifs insuffisants.