La piraterie a progressé de 86 % en cinq ans

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Comme des vases communicants les actes de piraterie se déplacent. En 2009, la majorité des attaques ont eu lieu dans le Golfe d’Aden. En 2010, ce sont les côtes somaliennes qui enregistrent la plus forte recrudescence de ces actes. En cinq ans, les actes le long de la côte somalienne, s’étendant sur l’océan Indien et la mer Rouge, ont été multipliés par dix passant de 20 actes en 2006 à 199 en 2010.

En 2010, la piraterie a augmenté de 8,5 % pour atteindre 445 actes dans le monde. Si la côte orientale d’Afrique demeure le centre névralgique de ces attaques, l’Asie du sud-est a enregistré, au cours de l’année passée, une recrudescence des actes. L’Indonésie, le détroit de Malacca et la Malaisie entrent pour 13 % avec 60 délits enregistrés. Enfin, le sud de la mer de Chine, le Vietnam et le Bangladesh ne sont pas en reste avec 66 actes commis, soit presque 15 %. Dans ce dernier pays, les actes commis à l’encontre des navires surviennent généralement lors des attentes en rade.

1 181 marins en otage

Outre la recrudescence des actes de piraterie, il apparaît, au regard des statistiques émises par le Bureau maritime international, que la violence de ces pirates aille grandissante. En 2006, quelque 317 personnels d’équipages ont subi des violences de la part de pirates allant de la prise d’otage à la mort en passant par les blessures. En 2010, ce chiffre a été multiplié par 400 % à 1 270 actes. Autre donnée significative dans le rapport annuel du BMI, les prises d’otages vont grandissantes. 1 181 marins ont été pris par des pirates et huit autres ont été tués. Ces actes concernent principalement la corne de l’Afrique qui reste, avec 998 prises d’otage de marins en 2010, le point chaud des mers. Cette zone est aussi la seule à avoir vu des marins mourir pour des faits de piraterie.

Les pirates s’en prennent d’abord aux pétroliers transporteurs de brut et aux chimiquiers. Viennent ensuite les vraquiers et les porte-conteneurs. Enfin, les navires polyvalents ferment ce quinté.

Le constat de la recrudescence des actes de piraterie a incité le BMI à rappeler les conditions de navigation dans la région de l’Afrique orientale. D’une part, l’organisation internationale souligne que le 31 décembre, quelque 638 marins sont encore détenus par des pirates à bord de 28 navires. Des attaques qui consacrent une violence encore plus grande puisque les assaillants utilisent des armes mortelles. Au cours des derniers mois, il est apparu que les attaques s’étendent bien au-delà de la région. Elles concernent une zone qui va de la mer Rouge au sud de la mer d’Arabie et au sud de l’entrée du canal du Mozambique. La présence des forces navales dans la mer Rouge a permis d’éradiquer partiellement les attaques, mais dans l’océan Indien, les distances sont telles que les pirates peuvent passer plus facilement. De plus, au cours du dernier trimestre, les constats montrent l’utilisation plus soutenue de bateaux de pêche et de navires marchands pris par les pirates lors de leurs méfaits. « Avec cette nouvelle poussée d’attaques depuis des navires otage, les pirates ne sont désormais plus limités et peuvent étendre leur zone. Il n’y a pas de frontières que les pirates ne peuvent atteindre avec leurs navires », s’inquiète le BMI. En utilisant les navires otages comme navires mères, les pirates comptent aussi sur le fait que les marines militaires présentes sur zone ne vont sans doute pas tirer sur les navires sur lesquels des otages demeurent.

Reconduire les pirates en Somalie

La réponse à ces actes doit passer par la collecte de preuves à bord des navires détenus, indique le BMI. Un guide pour aider les marines militaires sur zone doit être réalisé et une recommandation pour inciter les navires ayant pu capturer des pirates à les rendre à la justice de leur pays. Les Nations unies appellent les différents pays à apporter leur aide au Kenya. « Nous ne pouvons demander au Kenya d’assurer l’emprisonnement des pirates pendant des années après leur capture. Si Mombasa a reçu de nombreux supports pour la détention de ces pirates, le gouvernement a décidé de suspendre son accord avec l’Union européenne pour juger de ces actes. Une solution est en cours pour permettre la reconduite des pirates en Somalie », a déclaré Jack Lang, conseiller spécial pour la piraterie auprès du secrétaire général des Nations unies.

Outre les États, les armateurs prennent le problème très au sérieux. Ainsi Mærsk Line a publié une annonce pour engager un responsable de la sûreté pour les navires porte-conteneurs. Cette personne sera en charge des relations avec les différentes forces navales locales et les marins des navires à coque bleue. Il travaillera en étroite collaboration avec les partenaires de Mærsk, les groupes CMA CGM et MSC.

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