Les ports australiens dans le collimateur de la Commission fédérale pour la concurrence

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L’ACCC (Australian Competition & Consumers Commission) tape à nouveau du poing sur la table. L’organisme fédéral de contrôle de la concurrence a encore une fois souligné, mi-novembre, « le manque de concurrence entre les opérateurs de manutention », remettant en cause le duopole de fait qui régit les principaux terminaux à conteneurs du pays depuis la réforme du secteur en 1998. Son président, Graeme Samuel, regrette une nouvelle fois « la confortable situation » des deux manutentionnaires DP World et Asciano’s Patrick, qui se partagent les trafics des six principaux ports à conteneurs du pays. « La compétition entre opérateurs permet de baisser les coûts tout en améliorant la productivité », rappelle le chien de garde de la concurrence qui a donné de la voix après avoir justement lu les derniers chiffres de productivité des ports. « Avec 28,7 conteneurs manutentionnés à l’heure, elle reste identique à celle de 2001 », gronde Graeme Samuel, qui compte sur le gouvernement fédéral pour accélérer les choses. Le Premier ministre, Julia Gillard, a en effet promis pour l’année prochaine la définition d’un plan d’investissements en infrastructures « qui devrait permettre de doper les capacités portuaires du pays et d’ouvrir la porte à d’autres manutentionnaires », espère le patron de l’ACCC. Les avertissements de Graeme Samuel ont déjà été entendus du côté de Sydney et de Brisbane, qui ont autorisé l’arrivée d’un troisième opérateur sur leurs dernières extensions de quais. Hutchinson Port Holdings a remporté la mise à chaque fois et doit démarrer ses opérations en 2012. L’ACCC attend maintenant de voir Melbourne et Fremantle s’engager dans une voie identique. Premier port à conteneur du pays avec 37 % du trafic total, Melbourne est plus particulièrement dans l’œil de Graeme Samuel, qui regrette « l’absence de toute décision sur le sujet, alors que l’heure n’est pas à ce genre d’incertitude ». Comme les terminaux à vrac solides, les principaux ports à conteneurs du pays commencent à connaître également de sérieux problèmes de congestion. Les échanges entre l’Australie et l’Asie sont au beau fixe, au point de tripler les échanges entre les deux partenaires durant la prochaine décennie. Les quatre principaux ports devraient manutentionner plus de 11 MEVP à l’horizon 2025, contre moins de 4,5 MEVP actuellement. « Il est donc urgent que les ports se préparent aujourd’hui à répondre à la demande de demain », tonne à nouveau Graeme Samuel, qui place la productivité des ports au rang de « priorité nationale ». Pendant que l’ensemble des places portuaires a gardé un silence embarrassé suite à ce nouveau coup de semonce de l’ACCC, DP World est monté au créneau, par l’intermédiaire de son directeur, Ganesh Raj, qui reproche « la partialité et l’incompréhension » de la commission sur les questions liées à la manutention. Pas sûr que cela soit suffisant pour calmer les ardeurs de Graeme Samuel dans sa croisade contre le duopole de la manutention australienne.

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