Certains projets des deux grands ports normands, Le Havre et Rouen, ont-ils du plomb dans l’aile? En tout cas, pour sortir de terre, ils devront peut-être être contraints de se passer de l’aide financière du département, allié traditionnel du développement portuaire. Lors de la récente discussion sur les orientations budgétaires pour 2011, le président PS du conseil général de Seine-Maritime a clairement mis l’État face à ses responsabilités: « Le gouvernement ne peut pas à la fois nous priver de ressources, nous imposer de payer la Solidarité nationale à sa place et nous demander de financer les investissements dont il a la responsabilité. Nous gèlerons donc toute participation du département à des opérations relevant de la responsabilité de l’État et des grands établissements publics dont l’État est le seul actionnaire, comme les Grands ports maritimes. » Le message est donc limpide, le département met son soutien financier dans la balance en réponse à la « dette » de l’État envers la Seine-Maritime. Selon Didier Marie, depuis 2002, le cumul du transfert de charges et les effets des réformes, comme la suppression de la taxe professionnelle, aurait coûté près d’un demi-milliard d’euros à la collectivité locale. Dans une situation financière délicate, le conseil général fait donc le choix de se recentrer sur ses priorités sociales. Au Grand port maritime du Havre, où le département est un partenaire historique, aucun commentaire pour le moment.
Politique & réglementation
La Seine-Maritime gèle ses aides aux deux Grands ports maritimes
Article réservé aux abonnés