Un plus pour le fleuve et un moins pour les ports

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Le rapport 2009 des comptes des Transports ne déroge pas à la règle en dressant le bilan 2009 des transports en France: la crise économique a durement touché les différents secteurs économiques. Un constat qui se décline sur tous les modes de transport. Ainsi, pour les ports, la baisse de trafics en 2009 est évaluée à 10,3 % à 349 Mt. Les grands ports maritimes ont été plus touchés que les ports régionaux. La baisse notable dans les vracs solides explique ce recul plus marqué. En effet, Marseille et Dunkerque traitent une grande partie de leur trafic en vracs solides (minerais et charbon) dont les trafics ont fortement chuté en 2009. Sur l’ensemble des sept Grands ports maritimes, les vracs solides reculent de 23,5 % à 53,9 Mt. Dans le même temps, les céréales affichent une hausse de 4,1 % à 14,2 Mt grâce à une bonne campagne céréalière. Autre élément de ces diminutions de trafic, le recul des importations de pétrole brut et de produits chimiques lié au ralentissement économique. Quant aux marchandises diverses, conteneurs et rouliers notamment, elles perdent plus de 8 %. Le trafic conteneurisé a surtout fait défaut au Grand port maritime du Havre mais qui doit malgré tout noter une baisse moindre que ses concurrents du nord de l’Europe. À l’inverse, Marseille augmente quand tout le monde baisse, sans pour autant retrouver son niveau de 2007 qui a franchi la barre du million d’EVP.

Le Havre perd moins que ses concurrents

Sur les pré et post-acheminements, le rapport des comptes des Transports montre une part croissante du routier pour les conteneurs avec 70 % des tkm, bien qu’affichant une diminution de 12,5 % de sa part de marché. Le ferroviaire vient ensuite avec 23,1 % de parts de marché malgré une baisse de 21,2 %. Enfin, le fluvial demeure le seul mode à progresser pour les tkm conteneurisées transportées en France mais reste sur une part faible avec 7,2 %. Un chiffre qu’il faut rapporter à ses capacités puisque tous les ports français ne disposent pas d’un réseau fluvial, et d’autre part, les voies à grand gabarit ne sont pas reliées entre elles.

Le rapport 2009 des comptes du transport met en évidence les difficultés économiques des différents modes de transport terrestres en France. La crise a touché le routier et le ferroviaire quand le fluvial a plutôt bien résisté, selon ce rapport. Avec 56,1 Mt, le trafic fluvial ne baisse que de 6,7 %, contre 20 % pour le ferroviaire et 14 % pour le routier. En 2008, la part des transports nationaux et des transports internationaux dans le fluvial se sont équilibrés. En 2009, la perte de trafic en tonnes sur le national, plus forte que sur l’international, a pesé sur cet équilibre. En tkm, la tendance est inverse puisque le trafic international baisse de 12,8 % quand en national les flux progressent de 6,8 % à 4,7 Mdtkm. Ces données tiennent principalement à la tenue des produits agricoles qui ont bénéficié d’une bonne campagne céréalière et de trafics conteneurisés en augmentation (+ 11,4 % à 445 000 EVP). Des trafics qui auraient dû peser sur une augmentation des prix. Il n’en a rien été. Les prix ont fortement chuté en 2009, de 17 %. Une baisse généralisée sur l’ensemble du territoire et pour tous les trafics. Les premiers mois de 2010 semblent cependant montrer une reprise.

Des investissements portuaires loin des promesses de 2008

Le rapport sur les comptes des transports en 2009 met aussi l’accent sur les investissements réalisés par l’État. Il ressort que la majorité des sommes dépensées revient toujours au routier. Il absorbe 65 % des investissements avec 12,5 Md€. Le sort du maritime, et notamment des ports maritimes, est plus modeste. En 2009, l’État a consacré 394 M€ dans les Grands ports maritimes. En 2008, il a octroyé une enveloppe de 410 M€. Est-ce pour autant dans les directives posées lors de la discussion à l’Assemblée nationale par Dominique Bussereau, secrétaire d’État aux Transports? Le 16 juin 2008, lors de son discours devant le Sénat, Dominique Bussereau a déclaré que « les investissements publics et privés seront considérablement accrus: ils attendront 2,7 Md€, parmi lesquels 445 M€ seront à la charge de l’État. En complément des contrats de projet 2007-2013, qui atteignaient déjà un montant sans précédent, l’État a décidé de doubler sa participation sur la période 2009-2013 ». Avec une baisse de 16 M€ en un an, les promesses de juin 2008 semblent être passées sous les fourches caudines de la crise économique. Néanmoins, par rapport à 2007, l’investissement de l’État dans les ports augmente puisqu’ils ont atteint 226 M€ sur cette année de pré-crise).

Si le maritime a vu son enveloppe diminuer, le fluvial et le ferroviaire ont profité du malheur des autres. Avec 182 M€, VNF a bénéficié du plan de relance de l’économie pour accélérer les travaux de modernisation et réaliser la liaison Seine-Nord. Le gagnant de cette répartition d’investissement revient au ferroviaire qui a vu ses montants atteindre 3 Md€ en 2009, soit 12 % d’augmentation. Une ligne de crédit pour l’ensemble du réseau fret et passager.

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