Le sous-titre est également bien choisi: « Une mobilisation générale pour libérer la croissance et donner un avenir aux générations futures. »
Rendu public en janvier 2008, le premier rapport de la Commission préconisait la « réforme des ports », laquelle faisait partie de celles « qui prendront des années à livrer leur plein effet sur la croissance ».
Deux ans et demi plus tard, considérant que la France « devra notamment mettre en œuvre l’ensemble des réformes proposées » dans le premier rapport « dont près des deux tiers ont été totalement ou partiellement mises en œuvre », la Commission souhaite que les recommandations du 2e rapport « viennent donc préciser et hiérarchiser les préconisations » du premier, « en fonction d’urgences nouvelles ».
Et parmi ces propositions figure celle de « lancer une grande politique de la mer, espaces riches en ressources et en biodiversité ». Celle-ci porterait plusieurs éléments dont le secteur portuaire et la recherche d’innovation dans la biodiversité marine, les matières premières et la pêche.
« Il faut mettre en œuvre très rapidement les ports de demain en travaillant sur leurs infrastructures (notamment offshore), les services qu’ils devront offrir et leurs modes de rémunération, ainsi que la façon dont ils pourront intégrer des contraintes environnementales fortes. L’augmentation constante de la taille des navires fait que seuls un très petit nombre de très grands ports prospéreront à l’échelle européenne. Pour que Marseille ou Le Havre puissent jouer dans la course mondiale, il est indispensable que des investissements importants y soient réalisés ». Le rapport ne donne pas de précision sur la nature de ces investissements.
« Faire entrer les ports français dans l’économie maritime de demain »
« Le Grand Paris, englobant l’ensemble de la Seine, du Havre à Paris, constitue un ensemble structurant majeur pour l’avenir du pays. Il ne se résume pas à un nouveau transport périphérique, ni au campus du plateau de Saclay, proposés par notre précédent rapport. Il suppose la mise en chantier rapide d’une fusion des trois ports (Rouen, Le Havre et Paris), la création d’un ensemble universitaire rassemblant les établissements des deux Normandies, la mise en place d’une nouvelle ligne de fret permettant aux ports de prendre leur vraie place, la première, à l’entrée de la mer du Nord. Enfin, la construction d’une ligne à grande vitesse reliant Caen, Le Havre et Rouen à Paris. Cela permettra à la France de disposer du très grand espace portuaire, commercial et maritime dont le pays a besoin s’il ne veut pas dépendre entièrement, à l’avenir, de Rotterdam et Anvers pour son approvisionnement et la commercialisation de ses produits. »
Le Havre, Rouen et Paris autour d’un commandement unique
L’idée de « regrouper » Le Havre, Rouen et Paris « autour d’un commandement unique, dont on aura compris qu’il devra être courageux », fait partie du package de janvier 2008. Hier comme aujourd’hui, la Commission n’a pas cru utile de préciser l’intérêt économique que pourraient y trouver tant les compagnies maritimes que les chargeurs et les réceptionnaires.
Proposer de constituer un réseau de transport sans chercher à quantifier les besoins actuels et futurs, voilà qui permet de favoriser la demande pour un troisième rapport devant « formuler des mesures concrètes qui puissent être rapidement mises en œuvre », selon les termes de la lettre de mission de février 2010 signée par le président de la République et le Premier ministre.
En janvier 2008, il était préconisé de « construire autour du Havre, de Marseille et de Nantes un réseau cohérent de transport multimodal permettant un traitement rapide des marchandises ». Le déplacement de la Commission au Havre « pour rencontrer de nombreux acteurs locaux » a-t-il permis de conclure que cela avait été mis – au moins partiellement – en œuvre?