De janvier à septembre, le nombre d’actes de piraterie dans le monde est en diminution. Avec 289 actes recensés par l’IMB (International Maritime Bureau), la baisse de 5,5 % est malgré tout minime. L’IMB reste vigilant sur ce phénomène grandissant. Les dommages humains sont importants. Au cours de ces neuf premiers mois, un membre d’équipage a été tué, 27 autres ont été blessés et 773 ont été pris en otage. Sur cette période, les pirates ont utilisé des armes à feu au cours de 52 attaques. Des chiffres généraux inquiétants, mais qui le sont encore plus lorsqu’ils sont ramenés à la région de la Corne d’Afrique. En effet, d’une part, l’organisation internationale note une hausse du nombre d’actes sur le troisième trimestre 2010 dans cette région. D’autre part, les pirates somaliens ont agrandi le champ de leurs actions. Jusque-là cantonnés au large de la Somalie, les premiers incidents de ces groupes de pirates se trouvent désormais au sud de la mer Rouge, avec la prise en otage d’un chimiquier dans cette région en juillet. Un constat qui inquiète les autorités internationales. La présence de forces navales dans la région de la Corne d’Afrique « est importante pour les navires marchands empruntant cette route. Malgré le nombre en diminution d’attaques dans cette région, celui de prises d’otages reste identique d’une année sur l’autre », continue l’IMB. « Les renseignements et la position stratégique des intérêts navals ont permis de mettre un terme à des tentatives d’attaques de groupes. »
La piraterie ne demeure pas une exclusivité de l’Afrique de l’Est. La mer de Chine revient sur le devant de la scène avec un triplement de son nombre d’actes identifiés. Au début des années 1990, la mer de Chine a enregistré un nombre d’attaques important, dont une partie a été souvent attribuée à des forces navales chinoises, sans que cela ne soit véritablement prouvé. Les dernières données de l’IMB montrent que les assaillants en mer de Chine utilisent les mêmes méthodes que leurs confrères d’Afrique de l’Est. Des petits groupes montent à bord des navires pendant leur navigation. Enfin, au Bangladesh, dans le port de Chittagong, en Indonésie et au Nigéria, les commandants et armateurs sont appelés à redoubler de vigilance.