Littoral Vigipol souffle ses trente bougies

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Célébré à Ploudalmézeau le 2 octobre, le trentième anniversaire de Vigipol a réuni ses 108 adhérents issus de communes du nord-Bretagne. Trois départements (Finistère, Côtes d’Armor et Manche) et une Région (Bretagne) ont rejoint le bataillon de ceux qui refusent la fatalité des pollutions d’origine maritime. Créé en 1980, deux ans après l’échouement du tanker Amoco-Cadiz sur les roches de Portsall, le syndicat mixte de protection et de conservation du littoral nord-ouest de la Bretagne a pour objectif initial de défendre les intérêts des communes sinistrées (230 000 t de pétrole brut répandues sur 360 km de côtes) devant la justice américaine. Une bagarre qui a duré 14 ans et une détermination qui a permis l’application du principe pollueur-payeur.

Ce trentième anniversaire a été l’occasion d’évoquer longuement cette catastrophe fondatrice du syndicat mixte qui, mené par Alphonse Arzel, Charles Josselin et Jean-Baptiste Henry, a incarné « le petit village résistant toujours à l’envahisseur » cher aux albums Astérix d’Uderzo et Goscinny. Avec le très puissant groupe américain Exxon dans le rôle de Jules César. « Dans un pareil moment, il est humain de regarder dans le rétroviseur, a commenté Charles Josselin. Mais c’est sur la ligne d’horizon que nos yeux doivent rester braqués. »

« La résistance des menhirs »

Depuis le naufrage de l’Amoco-Cadiz et la création du syndicat qui s’en est suivie, bien des mesures ont été prises pour anticiper les risques et minimiser leurs conséquences. « Mais le risque zéro n’existe pas », a concédé Anne-François de Saint-Salvy, préfet maritime de l’Atlantique. Et les nouveaux risques qui ont fait leur apparition (chimiquiers, porte-conteneurs…) se sont doublés d’une nouvelle législation renforçant les pouvoirs du préfet maritime. « Je préfère échouer un navire sur la plage de La Baule plutôt que de polluer toute la façade atlantique », a annoncé ce dernier pour illustrer son propos sur la notion de port-refuge.

Rebaptisé Vigipol en 2001, le syndicat n’a rien perdu de sa pugnacité. « Nous nous sommes systématiquement portés partie civile dans les 45 affaires de flagrants délits de rejets illicites d’hydrocarbures en zone Manche et Atlantique », souligne Joël Le Jeune, le nouveau président. Interlocuteur reconnu par les instances nationales et européennes, Vigipol est partie prenante dans les procès concernant l’Erika et le Prestige. Il participe également au projet européen Arcopol (Atlantic Regions’ Coastal Pollution) et tente de généraliser la démarche Infra-Polmar sur l’ensemble du littoral breton. « Si l’État intervient dans les pollutions d’ampleur exceptionnelle, il n’y a rien de prévu pour les pollutions de petite et moyenne ampleur pour lesquelles les communes sont directement responsables », explique Jacques Mangold, directeur de Vigipol. C’est là qu’Infra-Polmar peut se révéler une aide précieuse. Devenu professeur de droit maritime à Nantes, le Camerounais Martin N’Dende a fait ses études à Brest. « En Écosse, en Alaska, en Espagne, partout où je vais, j’entends parler des Bretons de Vigipol, a-t-il commenté. Vous avez la foi des marins et la résistance des menhirs. » Un superbe hommage pour ce 30e anniversaire.

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