L’Afrique sort de la récession

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Après une sévère baisse de croissance due à la crise économique mondiale, le continent africain connaît une forte reprise. Compte tenu de cette évolution en « V », Mhuti Ncube estime que « c’est le moment de prospecter en Afrique ». Ce succès résulte des réformes des années 1990, quand plusieurs pays ont fait le choix de l’économie de marché. En conséquence, l’Afrique a retrouvé son taux de 6 % d’avant la récession. L’abandon de la fixité des taux de change a été un élément essentiel pour absorber les chocs. « La souplesse est le meilleur moyen de traiter les crises », indique l’économiste.

L’Afrique de l’Est connaît l’expansion la plus rapide du continent. Avec 85 millions d’habitants, l’Éthiopie réalise une croissance de 10 %. Les mesures macroéconomiques donnent aussi de bons résultats en Tanzanie, en Ouganda et au Rwanda.

En Afrique de l’Ouest, le Nigeria parvient à diversifier son économie. Quoique le pétrole constitue 95 % des exportations, il ne représente que 32,3 % du produit intérieur brut du pays contre 36,5 % pour l’agriculture.

En Afrique du Nord, l’Égypte favorise l’esprit d’entreprise. L’Algérie et d’autres pays très dépendants de leurs ressources naturelles se diversifient dans le tourisme et les services.

L’Afrique australe progresse au rythme le plus lent du continent. Sur les dix pays durement touchés par la crise économique de 2009, cinq s’y trouvent: l’Angola, le Botswana, la Namibie, l’Afrique du Sud et le Swaziland.

D’après Mhuti Ncube, des facteurs de risques persistent: crises politiques, reprise économique mondiale plus lente que prévu et hausse des prix des denrées alimentaires. Une croissance tirée par les produits cotés en Bourse pourrait entraîner une spécialisation des économies des pays africains, plus vulnérables à des marchés volatils. L’Afrique a besoin d’une plus grande diversification économique, mais surtout de capitaux à risques « qui sont inexistants ici », souligne Mhuti Ncube. Les aides au continent se montent encore à environ 100 Md$ chaque année, mais plusieurs pays développés envisagent de réduire leurs participations. Ce n’est pas nécessairement une mauvaise chose, conclut le vice-président de l’African Development Bank.

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