Les nouvelles règles de transfert de pétrole de navire à navire dans les eaux britanniques ont été suspendues pour six mois.
La loi sur la protection de l’environnement les concernant devait entrer en vigueur en octobre, à la suite des risques de pollution dans l’estuaire de Firth of Forth au large d’Edimbourg. Elle aurait imposé des contraintes environnementales sur le transfert de pétrole ou de toute marchandise dangereuse entre navires dans les eaux territoriales. Cette loi avait été promulguée à la suite de la proposition, datant de 2008, de SPT Marine Services de transférer 7,8 Mt par an de pétrole brut russe entre navires-citernes amarrés dans l’estuaire. Devant les protestations des riverains, le gouvernement Travailliste de l’époque s’était engagé à élaborer un projet de loi réglementant les transferts et ne les autorisant que dans des lieux suffisamment équipés en matière de sécurité et où des mesures de prévention de la pollution auraient été prises.
Or, le nouveau ministre du Transport maritime, Mike Penning, a annoncé le report de l’entrée en vigueur de la loi jusqu’en avril 2011, après qu’il ait été établi qu’elle « convient à l’objectif ». Cela fait suite à une intense activité de lobbying de la part de la communauté maritime et de quatre parlementaires du sud de l’Angleterre, stigmatisant cette mesure comme trop tatillonne administrativement.
De leur côté, des parlementaires écossais protestent contre un éventuel retour en arrière, précisément au moment de l’effondrement de la plate-forme pétrolière Deepwater-Horizon de BP dans les eaux territoriales américaines du golfe du Mexique. « De telles opérations [de transfert] comportent un risque énorme et inacceptable et constituent, pour les compagnies, une astuce pour économiser un jour ou deux de transit », a déclaré Robin Harper,membre du Parlement écossais.