Le 28 mai, le Pentalina-B, un des bateaux-ventouse qui encombraient le port de Brest, a enfin quitté le port du Ponant. En janvier dernier, ralliant les îles du Cap-Vert depuis l'Écosse, ce vieux car ferry de 74 m de long, victime d'une voie d'eau en salle des machines, avait été remorqué par l'Abeille-Bourbon. Au vu de son état pitoyable, il avait été assimilé à l'Onyx, autre vieux ferry qui, venant lui de Finlande, a fini par être déconstruit au Pakistan au mépris de la convention Bâle sur l'exportation des déchets. Soucieuse de ne pas retomber dans le même piège et de s'assurer de la solvabilité de l'armateur, la Région Bretagne avait bloqué le Pentalina-B sur rade avant de l'autoriser à se mettre à quai pour y être réparé.
Cinq mois de travaux auront été nécessaires pour remettre le débris flottant en conformité avec les réglementations. « Entre ce que nous lui demandions et ce qu'exigeait le Lloyd's Register, il y avait une liste de dix pages! soupire-t-on au centre de sécurité des navires de Brest. Mais l'armateur n'a pas lésiné et à fait tous travaux exigés. »
Lors des travaux, le centre de sécurité en a également vu des belles. Tel cet équipage incompétent, recruté par l'armateur, et totalement incapable de mettre en route les moteurs. Mais, selon les connaisseurs du dossier, le Pentalina-B a appareillé avec un commandant anglais et un chef mécanicien polonais « qui connaissaient leur affaire ». Qui plus est, toutes les factures ont été payées et les portuaires brestois « ont gagné de l'argent ». Et contrairement à l'Onyx, le Pentalina-B sera bien exploité.