Le rapprochement avec Pékin comme instrument de relance

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Depuis novembre 2008, 11 ports taïwanais sont accessibles aux navires de la République populaire, celle-ci ouvrant, en retour, 63 de ses ports (fluviaux et maritimes) aux embarcations de l'île nationaliste. À ce jour, 162 navires des deux pavillons – qu'ils n'ont pas le droit d'arborer lorsqu'ils accostent dans un port de l'autre partie – ont été autorisés à effectuer des liaisons régulières, effectuant près de 13 000 traversées, et transportant, selon les statistiques taïwanaises, 25 Mt de marchandises diverses, 1,4 MEVP de conteneurs et 1,4 millions de passagers. « La pétrochimie, notamment les plastiques où Taïwan excelle et que la Chine lui achète pour intégrer dans ses biens manufacturés, ainsi que l'électronique, secteur dont les firmes taïwanaises ont massivement délocalisé la production sur le continent, mais continuent d'effectuer la R&D et l'assemblage final sur place, en particulier dans les parcs technologiques de Hsinchu et Kaohsiung, constituent les principaux postes de fret entre les deux rives du détroit », assure James Chow, président de CMA-CGM Taïwan et de CNC Line, compagnie locale acquise par le Français en 2007.

Développement parallèles

Les opérateurs chinois et taïwanais peuvent aussi, dans les ports ouverts, ouvrir des succursales, louer et exploiter des terminaux, et prester des services. Le numéro un taïwanais, Evergreen, a ainsi investi dans des opérations de terminaux à Ningbo et Qingdao, tandis que son rival Yang Ming développe des services logistiques à Chongqing. Dans l'autre sens, Cosco devrait d'ici la fin de l'année opérer un quai du terminal no 6 du port de Kaohsiung.

Ce dernier, longtemps au 3e rang mondial pour les conteneurs, mais quelque peu éclipsé ces dernières années par ses rivaux de Chine continentale, entend tirer profit des liaisons directes pour se relancer: « Nous venons de signer un accord de coopération avec notre voisin Xiamen, qui nous permettra de mener des actions communes en matière de développement portuaire et de formation, ainsi que d'échanger des informations sur le marché », annonce Ting-Yi Tsai, le capitaine du port. Xiamen est en effet un concurrent, mais aussi un partenaire: « Cosco a inauguré le 10 mai une liaison ferry Xiamen/Kaohsiung, et nous allons construire un nouveau terminal voyageurs pour accueillir ce surcroît de trafic. Quant au fret, nous parions sur le développement de notre zone franche afin d'y attirer de nouveaux investisseurs qui auront le marché chinois en face à portée de cargo. » Les ports de Keelung, Taichung et Taipei, de même que l'aéroport de Taoyuan, appliquent avec succès la même stratégie: les cinq zones franches du pays ont vu leur chiffre d'affaires croître de 154 %, à 58,3 MdNTS (1,45 Md€), en 2009. Une sixième, dans le port de Suao, au nord de Taïwan, est sur le point d'ouvrir.

L'accord de coopération économique, dit ECFA (Economic Cooperation Framework Agreement), que Pékin et Taipei négocient en ce moment et qui prévoit de faciliter et d'élargir encore plus échanges et d'investissements réciproques, devrait donner aux ports et opérateurs concernés les moyens de consolider la dynamique enclenchée. À suivre…

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