Le 2 février, peu après avoir quitté Falmouth où le ferry avait subi son arrêt technique annuel, un feu se déclare dans la salle des générateurs auxiliaires, au niveau d’un module d’approvisionnement en fuel d’un groupe électrogène. Le dispositif fixe de lutte anti-incendie est activé en vain. La solution devant produire de la mousse à haut foisonnement se déverse dans la salle, mais sans faire de mousse. L’incendie est finalement maîtrisé après une heure d’efforts de la part de l’équipage.
La MAIB ouvre donc une enquête et note qu’installé en 2002, le système avait été testé en avril 2009 à la satisfaction générale de la société de classification et de l’État d’immatriculation. Cependant, un examen technique a montré de 80 % des déversoirs à mousse de la salle des auxiliaires étaient obstrués par des débris, et qu’environ la moitié des autres déversoirs installés dans le ferry étaient également bouchés. Le réseau de distribution de la solution « mousseuse » était corrodé et contenait des débris. À plusieurs endroits, il formait de sortes de « pièges » dans lesquels l’eau ou la solution mousseuse pouvait stagner. Cela a « très vraisemblablement » généré de la rouille et des dépôts qui ont été poussés jusqu’aux déversoirs lors de l’essai annuel et quand le système a été mis en œuvre.
Respecter les normes d’installation et de vérification établies par l’OMI ne garantit pas le bon fonctionnement du dispositif, note la MAIB. Aussi l’Autorité maritime des Bahamas va-t-elle saisir le sous-comité de l’OMI spécialisé dans la lutte antifeu qui se réunit en avril. Il sera question de revoir certaines règles d’installation et de vérification de ce type d’installations, en particulier l’inspection des déversoirs après test; élimination des « pièges » à eau; et l’examen de la nécessité de rincer régulièrement la tuyauterie à l’eau douce.
Soutenus par les autorités britanniques, les Bahamas espèrent que toutes les modifications décidées en avril seront adoptées par le comité de la sécurité maritime de la fin d’année. La MAIB recommande à tous les exploitants de navires équipés de ce type de dispositif de vérifier immédiatement qu’il n’y a aucune trace de débris dans les déversoirs, ni aucune eau stagnante dans les tuyauteries. Dans le cas contraire, il faudra procéder à un assèchement des sections humides. Tout exploitant ou fabricant ayant découvert des débris ou de la corrosion est prié d’en informer la MAIB. Cette information sera traitée confidentiellement.
