Une déclaration de guerre au personnel de la manutention : ainsi a été perçu par les syndicats l'accord bouclé entre le PS et le PP au parlement sur le projet de réforme portuaire. Le 17 mars, les différentes organisations sont tombées d'accord sur le lancement d'un mot d'ordre de grève (du 22 au 25 mars, du 29 mars au 1er avril puis de façon indéfinie à partir du 5 avril). Cette mobilisation a poussé le PS à suspendre le traitement du projet de réforme et à ouvrir une phase de consultation des différents acteurs. Les syndicats ont accepté et ont décidé à leur tour de suspendre le mot d'ordre de grève.
Le PS et le PP n'ont pas remis en cause le contenu de l'accord obtenu à la suite de longues négociations mais la réaction des syndicats ouvre une période d'incertitudes. Ce texte a en effet provoqué une unité syndicale, rarement vue au cours des derniers mois, autour de la principale organisation : Coordinadora. Les syndicats restent sur le pied de guerre. Ils n'écartent pas de recourir à la grève s'ils n'obtiennent pas satisfaction quant à leur principal grief : la libéralisation de la manutention avec la possibilité pour les entreprises de recourir à de la main-d'oeuvre n'appartenant pas au « pool ». Les deux partis céderont-ils ou passeront-ils outre au risque de créer un nouveau conflit social et de compliquer la situation des ports espagnols au moment où le trafic amorce une reprise timide (+4,1% en janvier 2010) ? Le vrai risque est celui d'aboutir à un compromis boiteux qui ne règle pas le problème du déficit de compétitivité des ports espagnols.