Envoyé au parlement espagnol en mars 2009, le projet de loi de réforme portuaire a fait l'objet d'une série d'amendements en commission dans le cadre d'un accord entre les deux principaux partis politiques espagnols, le PSOE (socialiste) et le PP (droite), actuellement dans l'opposition. Les changements sont tels qu'il s'agit en fait d'un nouveau projet de réforme portuaire.
Concernant les sociétés de gestion du personnel de la manutention, les deux partis sont tombés d'accord pour revenir à un système unique alors que le projet de loi initial prévoyait la coexistence dans les ports des sociétés à majorité publique (SEED) et des sociétés privées (APIE) contrôlées par les opérateurs de la manutention. Celles-ci disparaîtront et seront remplacées par les sociétés anonymes de gestion des manutentionnaires portuaires (Sagep) à capitaux 100 % privés. Le texte prévoit cependant la présence dans chaque conseil d'administration d'un représentant de l'autorité portuaire, disposant d'un droit de veto.
Le texte introduit, pour la première fois, un dispositif de libéralisation. Les armateurs dédiés au trafic de véhicules automobiles et au TMCD (ropax, ro-ro, con-ro et ferries) pourront procéder aux opérations de manutention avec leur propre personnel sans recourir au « pool » de main-d'oeuvre. Les entreprises de manutention dont 70 % de l'activité sera réalisée par du personnel propre pourront ne pas adhérer aux Sagep.
La réforme telle qu'elle est proposée aura pour effet d'affaiblir le système du « pool » et, partant, le pouvoir de négociation syndical. Le principal syndicat Coordinadora a réalisé un premier arrêt de travail d'une heure, le 5 mars, et prépare de nouvelles actions. Les autres syndicats sont prêts à s'unir à Coordinadora.