Le 15 décembre, se sont tenues à Rouen les secondes « Assises régionales de la Logistique », un moment fort pour cette activité majeure de la Région de Haute-Normandie. Sous-titrée « génération logistique », cette demi-journée a permis de faire le point sur plusieurs thèmes.
Rémi Caron, préfet de la Région de Haute-Normandie et de la Seine Maritime, a souligné l'importance des investissements de l'État pour les infrastructures : Port 2000 au Havre, chenal du port de Rouen, développements ferroviaires, préparation de Seine-Nord Europe, etc. Alain Le Vern, Président du Conseil Régional de Haute-Normandie, a rappelé pour sa part que « la Haute-Normandie est la première Région française pour la logistique » (43 000 emplois). Walter Schoch, président de Logistique Seine Normandie (LSN) et directeur général d'Euroports Westerlund France, souligne pour sa part : « Le développement régional est étroitement lié à la façon dont l'économie tirera le meilleur parti des infrastructures routières, portuaires, ferroviaires et fluviales. C'est le challenge que doivent relever ensemble les entreprises de la filière avec les autres acteurs, les industriels, les ports et tous les gestionnaires d'infrastructures, mais aussi les collectivités locales. Il faut profiter de la dynamique d'une activité logistique qui se structure avec le souci de réduire au maximum les impacts de son activité sur l'environnement ».
En matière portuaire, Claude Gressier, président du Conseil de coordination interportuaire de la Seine, a souligné qu'actuellement, « 70 % des entrepôts logistiques des grandes sociétés asiatiques ou américaines se trouvent dans le Bénélux, 10 % en Allemagne et 6 à 7 % en France ». La réforme devrait mettre les ports français dans une position plus favorable. « Cette nouvelle croissance va se répartir le long de la Seine », note Laurent Castaing, président du GPM du Havre. Philippe Deiss (GPM de Rouen) a pour sa part insisté sur la nécessité de disposer d'espaces pour la logistique. Pour accueillir les implantations industrielles et logistiques, le GPMR entend « préserver et acquérir des espaces pour les nouvelles implantations, faire de ces espaces de véritables plates-formes multimodales et les confier à des aménageurs logisticiens, minimiser l'impact du tout routier par le recours aux modes alternatifs massifiés disponibles sur ses sites ». Hervé Martel (directeur général du Port autonome de Paris) a rappelé la montée en puissance des transports fluviaux de conteneurs : « Ce trafic a été multiplié par dix en une décennie ». Aussi le PAP a formé plusieurs projets de développement pour traiter cette logistique. « L'objectif est de disposer d'une capacité de 350 000 conteneurs en 2012 ».
Le PAP étudie également la réalisation du port de demain, sur le site d'Achères, au débouché du futur canal Seine-Nord Europe.
Bien d'autres thèmes ont été abordés au cours de cette rencontre, en particulier le développement d'une logistique urbaine, une question particulièrement complexe car touchant à de nombreux domaines (livraisons, moyens de transport utilisés, mutualisation des navettes, etc.). « La logistique urbaine dispose d'un potentiel de développement important », souligne Jérôme Verny, enseignant-chercheur en transport/logistique, mais elle reste à inventer.