Collision entre un chimiquier chargé et un chalutier

Article réservé aux abonnés

Pour bien finir 2009, le BEA mer a diffusé son rapport (non daté) sur les enseignements susceptibles d'être tirés d'une collision qui s'est produite à 22 h 50 le 3 janvier à 49 milles dans le 265° du Cap de la Hague.

Le chalutier en acier Miraceti (25

m, livré en octobre 2006 et immatriculé à St-Malo) et le chimiquier Kerem-D (107 m, de 2006, immatriculé aux Îles Marshall et chargé de 5 250 t de « reformate (naphta) » « extrêmement inflammable et dangereux pour l'environnement ») suivent des routes qui se croisent.

A bord du chimiquier, navire non privilégié, l'officier de quart, seul à la passerelle car le timonier, malade, a été autorisé à quitter son poste sans être remplacé, est occupé à la table à cartes. Détectant le Miraceti en route de collision, « il n'effectue pas immédiatement et franchement la manoeuvre du navire non privilégié ». À bord du chalutier, le patron, « peu familiarisé avec ses équipements et distrait par d'autres tâches, entreprend trop tard la manoeuvre de dernière extrémité du navire privilégié ». Les ballasts 4 et 5 du chimiquier sont percés et sa coque a subit plusieurs enfoncements et déformations. Celle du chalutier est également déformée à plusieurs endroits mais il n'y a pas de brèche sous la flottaison. Par contre, son patron est blessé et sera débarqué à 9 h 30 à Erquy.

Les premiers facteurs déterminants de l'accident sont selon le BEA et dans cet ordre : la mauvaise appréciation par le chimiquier de la route suivie par le chalutier ; l'interruption de la veille et le retard mis pour effectuer la manoeuvre du navire non privilégié.

L'autre facteur déterminant réside dans le manque de suivi par le chalutier de la route du chimiquier et donc du retard à manoeuvrer en dernière extrémité.

Le non-remplacement du veilleur sur le chimiquier est considéré comme un facteur sous-jacent, et l'absence d'utilisation par le chalutier de l'alarme anti-collision du radar, comme un facteur contributif.

Le BEAmer rappelle :

- aux équipages de tous navires

qu'une veille permanente et rigoureuse doit demeurer un principe essentiel et intangible pour prévenir les accidents en mer et garantir la sécurité des équipages et qu'il convient de suivre avec attention les situations à risques et d'anticiper les manoeuvres. »

De plus, il recommande :

- aux armateurs à la pêche de s'assurer que les équipages qui embarquent sur une nouvelle unité soient suffisamment familiarisés avec le navire et ses équipements avant de prendre la mer ; et de leur rappeler que l'on n'interrompt jamais la veille, fût-ce un court instant, sans s'assurer que la situation est claire.

- aux centres de formation maritime et à l'administration assurant la tutelle de ces établissements, de mettre l'accent sur la connaissance et l'application des règles de barre de COLREG et d'informer les futurs patrons et matelots sur la responsabilité qu'ils assument lorsqu'ils sont chargés du quart ».

Politique & réglementation

Règlementation

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15