Pour tenter de permettre un développement économique et social plus harmonieux dans les DOM-C(ollectivités)OM, Nouvelle-Calédonie exclue, les mesures annoncées sont réparties en huit grands thèmes : la formation des prix ; fonctionnement du marché et concurrence ; productions locales et développement endogène ; grands projets structurants ; dialogue social ; gouvernance ; insertion des outre-mer dans leur environnement régional et dans l'espace communautaire ; insertion et égalité des chances des jeunes ; identité culturelle.
Ces mesures transversales sont déclinées plus ou moins largement selon le département ou la collectivité concerné. Certaines laissent supposer que la chaîne de transport maritime devrait être visée.
Ainsi, quand il est question de « renforcer le droit de la concurrence pour lutter contre les monopoles et les oligopoles (...)», Cela devrait se répercuter sur les coûts de manutention dans les DOM-COM, voire le prix du transport maritime avec la métropole, sans oublier la facturation des prestations des commissionnaires de transport.
Pour le plus grand nombre
« L'étude d'une mise en place d'une plateforme logistique unique, en partenariat avec les acteurs économiques pour réduire les coûts de revient des marchandises », semble être spécifique à la Guadeloupe et à la Martinique. Tout comme l'idée de « développer les transports collectifs terrestres et maritimes pour offrir une alternative à la voiture individuelle. »
Mais en matière de grands projets structurant, il convient « d'accompagner la modernisation du port de Pointe-à-Pitre, de Guyane, de Fort-de-France, de la Réunion, et de Galisbay (St-Martin ; hauteur d'eau devant passer à 9 m) dès lors qu'elle réponde aux besoins locaux et aux attentes du marché international ». C'est la mesure la plus largement transversale, en matière de chaîne de transport.
Les décisions spécifiques : des rêves de croisières
Pour la Guadeloupe, il convient de « faciliter le développement de la vocation croisiériste du port de Basse Terre (en lien avec les maîtres d'ouvrage : collectivités locales ; port autonome et CCI de Basse Terre ». En Guyane, il est question de « sécuriser le transport fluvial (homologation des embarcations, institution d'un permis de naviguer et réalisation d'une étude d'organisation du transport fluvial » sans oublier, bien sûr, la création d'un observatoire des transports fluviaux et une étude pour définir la « pirogue du futur ».
En Martinique, l'effondrement régulier du trafic « croisières » dans une zone qui est en croissance depuis des années, pourrait être enrayé en faisant « émerger de nouveaux produits plus attractifs » ; d'où l'idée de créer un nouveau terminal à St-Pierre, à 31 km au nord de Fort-de-France. Il est question de « rééquilibrer le territoire en accompagnant les études de définition d'un grand projet (...) autour du site de St-Pierre (infrastructures d'accueil de la croisière). Maître d'ouvrage : la CCIM et les collectivités locales ».
Contrairement à certains espoirs réunionnais (JMM du 6/11 ; p. 5), l'idée de création d'une compagnie maritime locale n'a pas été
retenue par le CIOM, au moins explicitement.
En Polynésie, il a été décidé de « l'aider à mieux maîtriser et surveiller son espace maritime et aérien, et notamment son immense zone économique exclusive en assurant le renouvellement et la modernisation des moyens aériens et maritimes indispensables (création d'un CROSS) »
Enfin, parmi les décisions complémentaires du CIOM spécifiques à St-Pierre et Miquelon, l'une concerne la « desserte maritime et la cherté de la vie : l'archipel souffre de coûts de transport élevés, qu'ils soient aériens et maritimes. La responsabilité de l'État est d'assurer une desserte maritime internationale du fret de l'archipel via Halifax. La délégation de service public pour le fret maritime a été contesté car portant sur des services trop limités ». Il a donc été décidé de « lancer une étude en vue de clarifier la vision long terme de la desserte internationale et locale (service privé, public, sur quel financement et pour quels services ?). Dans le même temps, lancement d'une étude sur les prix pratiqués sur l'archipel et sur leur suivi via un observatoire des prix comme cela a pu être fait dans les autres DOM/COM ».
Le CIOM a également décidé de mettre en place des comités de suivi locaux « afin de garantir que ses décisions seront effectives ».
La problématique des intérêts économiques croisés dans des sociétés de 400 000 à 800 000 habitants ne semble pas avoir été abordée dans le détail autrement que par l'affirmation de la nécessité de « renforcer et d'assurer l'indépendance des observatoires des prix et d'accroître les moyens des associations de consommateurs. Il est décidé de rendre les observatoires plus autonomes en confiant la présidence à une personnalité indépendante ».