Nous voulons poursuivre la réforme de nos grands ports voulue par le Président de la République, en dépit de la crise économique et de la baisse temporaire du trafic maritime. Grâce à la mobilisation de tous, nous avons déjà parcouru la majeure partie du chemin. Il convient maintenant de mener cette réforme jusqu'à son terme.
Depuis le vote de la loi portant réforme portuaire, le 4 juillet 2008, plusieurs étapes, décisives, ont été franchies et nous devons maintenir le cap. L'objectif de cette réforme de grande ampleur est simple : rétablir la compétitivité de nos grands ports maritimes. Pour y parvenir, nous avons suivi quatre axes principaux.
Le premier : moderniser la gouvernance des ports pour en optimiser le fonctionnement. C'est chose faite. Dans la foulée, élus locaux, représentants des personnels, dirigeants des ports, clients, partenaires ont élaboré ensemble un projet stratégique pour la période 2009-2013, et ont doté chaque port d'une feuille de route précise pour les quatre prochaines années.
Le deuxième porte sur l'organisation du travail et de la manutention sur les terminaux, dont nous devons renforcer l'efficacité. J'ai souhaité que ces changements soient réalisés dans la concertation entre les partenaires sociaux, les entreprises de manutention et les autorités portuaires. C'était là un essentiel de la réforme et tous l'ont compris. La signature, le 30 octobre 2008, de l'accord-cadre avec les partenaires sociaux pour détachement des salariés des ports dans les sociétés de manutention a ouvert la voie. Le transfert des activités d'outillage vers des opérateurs privés est en cours et devrait être achevé au premier semestre 2010.
Cette modernisation capitale de l'organisation de nos ports et de leur manutention ne rétablira toutefois pas à elle seule leur compétitivité. Il est par ailleurs indispensable de réaliser de nouveaux investissements - c'est là notre troisième axe -, afin de développer les activités portuaires, d'optimiser le fonctionnement des terminaux et - dernier axe essentiel - d'améliorer les liaisons avec l'hinterland.
Les projets stratégiques des grands ports maritimes français ont donné un coup d'accélérateur aux investissements portuaires. Les chiffres parlent d'eux-mêmes : nous sommes passés de 1,7 Md¤ d'investissements programmés dans le cadre des Contrats de Projets État-Régions (CPER) pour la période 2007-2013, à 2,5 Md¤ dans les projets stratégiques pour 2009-2013. Le plan de relance portuaire accompagnant la réforme ajoute en effet 174 millions de subventions de l'État aux 271 M¤ initialement prévus dans le CPER 2007-2013. Des moyens supplémentaires ont également été déployés dans le cadre du plan de relance de l'économie à hauteur de 50 M¤.
Enfin, il est coutume de dire que la bataille des ports se gagne à terre : cet aphorisme est plus vrai que jamais. Nous accélérons le développement des dessertes terrestres massifiées, ferroviaires et fluviales et consacrons à ces infrastructures les investissements nécessaires. L'engagement national pour le fret ferroviaire, que nous avons lancé avec Jean-Louis Borloo en septembre dernier, aura un impact direct sur le développement des dessertes ferrées de nos ports. La création d'un réseau ferroviaire orienté fret augmentera les capacités du transport de marchandises ; des opérateurs ferroviaires de proximité fonctionneront dès 2009 dans les ports du Havre et de La Rochelle. Enfin, les mesures en faveur du transport combiné concernent directement les trafics en provenance ou à destination des ports. L'État a mobilisé pas moins de 7 Md¤ pour l'ensemble de ces mesures.
En dépit de la crise économique et des difficultés qu'elle entraîne pour les salariés, pour les entreprises et la puissance publique, une nouvelle dynamique est en marche. Cette dynamique a déjà porté ses premiers fruits : outre la meilleure cohérence entre activités portuaires et dessertes terrestres, de nouveaux projets ont été identifiés tels que le terminal multimodal du Havre ou encore la construction d'un terminal à conteneurs de dimension européenne à Nantes-Saint-Nazaire. Les collectivités locales, comme les entreprises portuaires, les salariés, les dirigeants des ports ont travaillé ensemble et doivent continuer à le faire. C'est le souhait du Président de la République. C'est l'avenir de nos ports que nous préparons. Rendus plus forts à l'issue de la crise, ils joueront pleinement leur rôle sur la scène internationale et donneront un nouvel essor à notre économie.