À La Rochelle, le volet social de la réforme portuaire est déjà bien avancé. Les entreprises de manutention et le syndicat CGT ont négocié sur la création de deux entités, un groupement d'employeurs qui reprendrait la totalité des mécaniciens conducteurs d'engins (MCE, autrement dit les grutiers) et un autre qui reprendrait tout le personnel de maintenance et de nettoiement. Le plan stratégique ayant été approuvé le 27 mars, le port et les entreprises ont eu jusqu'au 27 juin pour les négociations de gré à gré. À cette date, les entreprises avaient déposé leurs propositions. SDV s'est positionné sur le quai de Chef de Baie, le môle d'escale Ouest et le bassin à flot sur lequel il n'y avait pas de candidat. Maritime Kuhn demande aussi Chef de Baie, le môle d'escale Est et Eva est candidat au futur quai de l'anse Saint Marc.
Les dossiers sont entre les mains de la Commission d'évaluation qui doit rendre son avis avant le 15 octobre. Le Conseil de surveillance du port de La Rochelle devra alors prendre sa décision pour les conventions de terminal.
La concurrence entre les entreprises porte donc sur le seul quai de Chef de Baie. « Dans la négociation, nous avons proposé la reprise d'un quai avec ses terre-pleins, ses magasins et ses grues, explique Ilyasse Aksil, directeur de Cogemar (SDV). Nous avons dit au port : on vous rachète l'outillage à tel prix, on vous propose une redevance de tant. Mais comme nous rachetons un déficit, nous avons un engagement de développement des trafics qui doit nous permettre d'arriver à l'équilibre. » Et l'État cédant une activité déficitaire doit accompagner les entreprises pour leur permettre de rentabiliser l'activité. Jean-Pierre Chalus, président du directoire du port, précise bien que, quelles que soient les attributions de lots, l'accès à tous les quais est garanti. Il n'y a pas d'exclusivité pour l'accostage des navires.
Le port garde la maîtrise des escales. « L'objectif, c'est une mise en place du dispositif début 2010, mais cela paraît un peu court, estime Jean-Pierre Chalus. Nous avons un jeu à trois groupes, les entreprises, le port et le personnel. Nous ne ferons pas l'économie de la concertation. »