La chute des trafics traités à ses terminaux à conteneurs étant de 40 %, le manutentionnaire PSA/HNN est contraint de limiter les pertes en réduisant drastiquement les coûts, ce qui va de pair avec une restructuration des activités. La direction a annoncé un licenciement collectif portant sur 108 personnes, soit 96 employés et 12 ouvriers, mesure qui touchera essentiellement les filiales. Au total, le groupe emploie 660 personnes. Autre mesure à l'étude, la concentration des trafics sur le grand terminal du Deurganckdok, l'installation la plus moderne, ce qui devrait permettre de réduire considérablement les coûts opérationnels.
PSA/HNN exploite trois terminaux à marée. Deux se trouvent sur la rive droite de l'Escaut, les terminaux de l'Europe et le Noordzeeterminal. S'y ajoute sur la rive gauche le Deurganck Terminal, dont un poste relève d'une joint-venture avec trois des membres de l'alliance CKYH, à savoir Hanjin, Yangming et K Line. Il s'agit de l'Antwerp International Terminal. Le manutentionnaire exploite encore un terminal à conteneurs sur le rive droite, derrière les écluses, au bassin Churchill. Reste le MSC Home Terminal de la darse Delwaide (rive droite), une joint-venture à 50/50 réalisée avec l'armement. Au début septembre, le trafic que PSA/HNN manutentionne à cette installation était en baisse, entre 3 et 4 %. Il est donc possible que l'armement génère encore un trafic de 4 MEVP cette année, ce qui serait légèrement inférieur à son score de 2008.
Mettre deux terminaux en veilleuse
Mettre deux terminaux à marée en veilleuse est certes une solution, toutefois la direction du port a bien précisé que les droits de concession devront toujours être payés. D'autre part, obliger des armements de passer de la rive droite à la rive gauche implique pour ces derniers des coûts logistiques supplémentaires. Atlantic Container Line par exemple assure toujours deux escales par semaine au terminal de l'Europe, desserte pour laquelle la Hessenatie, lorsqu'elle en était propriétaire, avait spécialement aménagé un poste roro assez sophistiqué. Or, il n'y a rien de prévu pour traiter ces navires au Deurganckdok. Il ne fait pas de doute qu'au fil des prochaines semaines, des contacts vont se multiplier entre PSA/HNN, syndicats et autorité portuaire. Cette dernière pourrait être amenée à revoir les contrats de concession qui stipulent clairement les obligations du manutentionnaire en matière de rendements annuels et de leur progression. L'avenir dira assez vite si PSA/HNN va s'imposer une cure d'amaigrissement à Anvers, où s'il s'agit de mesures restrictives transitoires. Pour l'instant le manutentionnaire poursuit des négociations en vue de vendre sa filiale ACE active dans la réparation de conteneurs, qui opère sur plusieurs sites dans le port. Trois candidats repreneurs sont en lice. Quant à la présence de PSA/HNN à Zeebrugge, la situation est totalement différente. Le terminal CHZ (35 % CMA CGM) est en pleine croissance. Le nouveau grand terminal à construire dans la darse Albert II, est un projet qui évolue au ralenti et pour cause.