Le scénario de l'exercice programmé le 3 juin comportait un sinistre générant de nombreuses victimes parmi les passagers du car-ferry Armorique de Brittany Ferries. Composés d'élèves de lycées professionnels maritimes (Etel, Paimpol et Saint-Malo), de l'institut de formation des soins infirmiers de Brest et du conservatoire d'art dramatique de Brest, les quelque 260 « passagers » embarqués pour l'occasion ont pleinement joué leur rôle, testant du coup les procédures internes de l'armement breton. Se déroulant théoriquement très au large, le sinistre simulé impliquait uniquement l'intervention d'unités hauturières et l'utilisation de moyens de communication adaptés (ni VHF ni téléphones portables). Après maîtrise du sinistre par les moyens du bord, le navire flottait mais se retrouvait privé de moyens de propulsion. Une situation qui a impliqué l'envoi de renforts pour aider à la prise en charge des passagers, la mise en oeuvre des procédures de médicalisation en mer, le déploiement effectif de moyens médicaux importants réalisé par une noria d'hélicoptères et une prise de remorque réalisée par l'Abeille-Bourbon. Rien que du très classique finalement. Le 20 mai 2008, un exercice de ce type avait déjà mobilisé le car-ferry Pont L'Abbé du même armement. De 2007 à 2009, la Prémar de Brest a réalisé des exercices similaires à bord du Bindy de la CMN qui ont été dupliqués en Vendée puis en Charente-Maritime.
Un dispositif désormais complet
La nouveauté est quand même venue de la signature, le 28 mai par le Premier ministre François Fillon, du plan Orsec maritime dont le texte fondateur date d'août 2004. Cette loi de modernisation de la sécurité civile comprend plusieurs volets dont un sur la planification des plans Orsec de zone, de départements et maritime. Avec des déclinaisons propres à certains risques particuliers : secours à victimes, assistance aux navires en difficulté et lutte contre les pollutions maritimes.
« Le plan Orsec maritime fixe l'organisation des secours revêtant une ampleur ou une nature particulière », explique Jean-Pascal Devis, administrateur principal des Affaires maritimes en poste à la Premar de Brest. « Ce document est une refonte des anciens plans particularisés à un type de sinistre qui ont été regroupés en un seul texte. » Le décret de planification de ce plan a été signé le 13 septembre 2005. Et de multiples aléas et lenteurs administratives en ont repoussé la signature définitive au 28 mai 2009. « Le dispositif est désormais complet et nous pouvons faire paraître les plans qui étaient déjà travaillés », reprend Jean-Pascal Devis. Le préfet maritime de l'Atlantique va ainsi pouvoir passer en phase de finalisation avec ses collègues préfets des départements littoraux et préfets de zones pour les dispositions d'interface terre/mer.