Un peu plus de six ans après la plus grosse catastrophe écologique qu'ait connue l'Espagne (novembre 2002), la juge de Corcubion (province de La Corogne), Carmen Veiras a bouclé l'instruction volumineuse du dossier (289 tomes). Dans son arrêt en date du 18 mars, la juge estime que la décision du ministère de l'Equipement qui avait demandé au navire de s'éloigner de la côte en pleine tempête fut « prudente et raisonnable au vu des circonstances de l'affaire ». L'arrêt précise que l'éloignement ne peut pas être considéré comme « un facteur d'aggravation d'un risque déjà généré ».
Les seuls responsables de la catastrophe sont le capitaine, Apostolos Mangouras, le chef de machines, Argiropoulos Nikolaos, tous deux de nationalité grecque, et le premier officier, Irineo Maloto, de nationalité philippine. Tous les trois sont inculpés de délit contre l'environnement. L'inculpation de l'ancien directeur général de la marine marchande espagnole, José Luis Lopez Sors, est provisoirement levée, ce qui a provoqué une vive réaction négative des écologistes. Les trois inculpés ne pourront pas de toute façon assumer les amendes millionnaires prévisibles.
L'arrêt signale l'absence de maintenance adéquate du navire et, notamment, « la corrosion alarmante d'un des réservoirs », ainsi que la déficience des inspections. L'État espagnol a déposé une plainte auprès d'un juge de New York contre la société américaine ABS qui avait certifié le navire. La demande d'indemnisation porte sur1Md$.