Tahiti-Nui-IV: des peines de prison requises

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Le procès, en correctionnelle, des responsabilités lors du naufrage du Tahiti-Nui-IV, ex Meherio-II, s’est ouvert à Papeete le 17 novembre. Dans la nuit du 1er au 2 septembre 2003, le navire s’est d’abord retourné, pour couler ensuite par 4 500 m de fond, lors de son transit à pleine charge entre Papeete et Rimatara, une île Australe. Sept victimes, dont trois morts et quatre disparus, le bilan est lourd. Âgé de 23 ans, proche du retrait de service, le navire faisait partie de la flottille administrative, alors gérée au sein du Groupement d’intervention de la Polynésie (GIP), dirigé par Léonard Puputauki. Le chef du GIP et son adjoint à l’époque des faits sont poursuivis pour homicides involontaires. Deux autres personnes attendent aussi leur jugement: l’adjoint du Chef des Affaires maritimes, et l’expert DNV.

Au bout de deux jours de procès, le tribunal a prononcé ses réquisitions. Le chef du GIP risque quatre ans de prison, dont deux avec sursis, et 8 300 € d’amende, son adjoint est sous le coup de trois ans avec sursis et une amende de 8 300 €. De même 18 mois de prison avec sursis sont requis contre l’expert DNV et l’adjoint du chef des Affaires maritimes, avec 16 600 e et 4 150 € d’amende respectivement. La décision est mise en délibéré au 6 janvier.

Le rapport du BEA Mer est accablant: « le navire est progressivement devenu innavigable ». Les 300 pages soulignent une exploitation soutenue, un entretien en souffrance, et un chargement exceptionnel (190 t) dépassant la charge autorisée (170 t). Selon le rapport Le Tahiti-Nui-IV a appareillé de Papeete sans précautions particulières, avec une ou plusieurs voies d’eau sur un ou plusieurs ballasts de l’avant. La première journée a éclairé le juge sur l’organisation au sein du GIP, l’historique du navire peu avant le naufrage, très sollicité, avec des travaux de maintenance non réalisés et des carénages reportés. Le navire apparaissait en très mauvais état. Pour les réparations, la présidente du tribunal a prononcé le mot « rustinage », allusion au ciment et plaques de tôles pour colmater les trous dans les ballasts. Le lendemain, l’expert DNV s’est vu reprocher de ne pas avoir réellement inspecté le navire, et l’adjoint des Affaires maritimes, de s’en être tenu aux promesses du GIP concernant des radeaux manquants.

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