Les nouveaux risques du métier

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Alban Salmon est enseignant à l’école nationale de la marine marchande du Havre. Le professeur a notamment formé il y a quelques mois à peine, Julien Méheust, 25 ans. Le jeune homme originaire du Havre faisait partie du groupe de dix personnes retenues en otage au Cameroun lors de l’enlèvement des marins du Bourbon-Sagitta, un navire chargé de relier les plates- formes pétrolières de la zone. Alban Salmon est justement chargé de transmettre son savoir sur le thème de la sûreté, une donne relativement récente qui a fait son apparition lors de la mise en place du fameux code ISPS (International Ship and Port Security) peu de temps après les attentats du 11 septembre 2001. À bord d’un navire, l’agent de sûreté est chargé de faire appliquer le plan de sureté préalablement édicté par les compagnies maritimes puis validé par l’administration. Pour élaborer ces plans, les armateurs n’hésitent pas à recourir à d’anciens membres du GIGN ou d’ex militaires. « Il s’agit de prévenir des menaces qui peuvent revêtir plusieurs formes, le terrorisme, le vol de marchandises, la présence de clandestins… Ces mesures sont préventives et non répressives. Il peut s’agir de fermer un accès du navire ou bien éteindre ses feux tout en gardant les feux de navigation dans certaines régions du monde dites sensibles » Et la piraterie? Pour Alban Salmon, elle a toujours existé mais elle se déplace. « Ce qui est valable aujourd’hui ne l’est pas forcément demain. Il y a dix ans, c’était surtout le détroit de Malacca en Indonésie. Aujourd’hui, c’est plutôt la Somalie, l’Afrique de l’Ouest. » L’enseignant explique également que la piraterie lucrative s’est développée depuis quelques années: « Les pirates sont plus lourdement armés et ils n’hésitent pas à en faire usage. Mais dans ce cas, il n’y a aucune riposte possible. La seule réponse à une agression, c’est l’intervention d’un bâtiment militaire. Dans les années 87-88, on attaquait les pétroliers au lance roquettes dans le détroit d’Ormuz dans le golfe persique. On a alors mis en place des escortes assurées par des bâtiments de guerre ». Et si un navire est directement visé? Pour Alban Salmon, il est hors de question d’armer les marins à bord. Il faut donc donner l’alerte le plus tôt possible. Pour ce faire, les capitaines disposent d’un système qui peut être comparé au bouton d’un guichetier dans une banque. Une manière de signaler discrètement aux autorités qu’un navire est agressé.

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