Alors que le trafic des ports espagnols, s’est nettement ralenti (+ 0,6 % pour les conteneurs pendant le premier semestre de 2008), rien n’a filtré sur le contenu du nouveau projet de réforme des ports espagnols annoncé par le président du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, en juin 2008. Ce projet a été confirmé lors de l’annonce le 14 août dernier d’un nouveau plan pour faire face à la crise. Il doit être présenté avant la fin de l’année.
L’annonce de cette nouvelle réforme génère une nouvelle incertitude dans la manutention portuaire. En effet, en vertu de la réforme votée par le gouvernement du Parti populaire en 2003, les sociétés publiques de gestion de la main d’œuvre, dans lesquelles les autorités portuaires détiennent 51 % du capital, devaient se transformer en sociétés privées avec la création des APIE (Agrupaciones portuarias de interés económico). Cette loi précisait que cette transformation devait être finalisée un an au plus tard après la promulgation de la loi. Le gouvernement socialiste a accordé une prolongation dans l’espoir d’obtenir le vote de son propre projet de réforme portuaire qui aurait remis en cause les APIE.
Pendant le premier mandat de Zapatero, la réforme n’a pas pu être votée. Mais le processus de création des APIE a bel et bien été engagé. Au total, 15 APIE ont été créées dans les port suivants: Algésiras, Alicante, Arrecife, Barcelone, Bilbao, Cadix, Castellón, Huelva, Málaga, Puerto Rosario, Sagonte, Santa Cruz de la Palma, Tarragone, Tenerife et Valence. Ces 15 APIE représentent une minorité des 37 sociétés publiques existantes. Mais elles concentrent en fait les principaux ports et, surtout, la plus grosse partie de la main d’œuvre: 77 % du personnel de manutention si on prend comme référence les 5 751 travailleurs à la date du 31 décembre 2006 selon un calcul réalisé par la publication spécialisée espagnole Diario del Puerto. Il ne semble pas que d’autres APIE seront créées au cours des prochains mois, à part celle du port Las Palmas dont la constitution est bloquée par l’absence d’accord sur les passifs de la société publique. Du coup, un système dual s’est mis en place. L’hostilité ouverte des socialistes au système des APIE crée une nouvelle incertitude et complique la nouvelle réforme portuaire dont l’annonce a laissé sceptiques les opérateurs privés.