« Les oiseaux de mer emmazoutés suscitent l’opprobre et la solidarité, la justice commence à prendre en compte les dommages écologiques maritimes et les atteintes au vivant de la grève, mais les 160 cygnes en deuil dans le Rhin après une marée noire d’origine industrielle ou les hérons cendrés englués dans des bras morts ne soulèvent pas autant d’émois ni d’avancées. Il convient de débanaliser ce vandalisme au quotidien, de multiplier les plaintes contre X, de faire peser sur les pollueurs potentiels et sur la négligence commune les risques judiciaires et pécuniaires. » Extrait du tout nouvel « Atlas 2004-2007 des marées noires dans les eaux intérieures » réalisé par l’association écologiste Robin des Bois.
Diffusé début mars, ce document d’une cinquante de pages recense les 56 l « marées noires » de plus de 100 l enregistrées en France de janvier 2004 à décembre 2007, par grands bassins: Rhin-Meuse; Artois-Picardie; Seine-Normandie; Loire-Bretagne, Adour-Garonne; et Rhône-Méditerranée. Les déversements d’hydrocarbures (huile de vidange, à usage industriel, déchets ou non) dans les eaux intérieures représentent environ 50 % des pollutions aquatiques accidentelles. « L’autre moitié est constituée par des déversements de substances diverses en provenance du secteur agricole ».
Dans le chapitre consacré aux 100 marées noires (soit 115 t) du bassin Seine-Normandie, RdB souligne qu’« en mer, la marée noire relève de la criminalité. En eau douce, elle relève de la banalité. En mer, une irisation de plusieurs kilomètres fait l’actualité (lire ci-contre). En rivière, elle fait un flop «.
L’organisation rappelle qu’en mars 2007, le chimiquier Atlantic-Swan est condamné à 200 000 € pour rejet volontaire d’hydrocarbure; « une pollution analogue dans les eaux intérieures est au mieux, et à titre exceptionnel, sanctionnée par une amende de 15 000 € ».
