Premier pays importateur de matières premières – 15 % de la demande mondiale de pétrole et 40 % des métaux –, pétrole et vrac sont inévitablement les premiers marchés touchés pour le transport maritime. Selon Bloomberg, la demande chinoise de pétrole a reculé de 20 % depuis les mesures décrétées par Pékin. La consommation serait actuellement inférieure de 3 millions de barils par jour à la normale. Selon Wood Mackenzie, la demande mondiale de pétrole serait affectée de 100 000 barils par jour en moyenne sur l’ensemble de l’année 2020. Mais le géant pétrolier BP considère pour sa part la contraction entre 300 000 et 500 000 barils par jour en 2020. Une estimation vers laquelle convergent d’autres analystes.
Associé à la décision des États-Unis qui ont levé les sanctions sur les 26 VLCC du géant chinois Cosco, le virus a fait chuter les taux d’affrètement d’environ 100 000 $ par jour par rapport au début de l’année. Le nouveau coronavirus aura des conséquences « significatives » sur la demande de pétrole, a prévenu l’Agence internationale de l’énergie (AIE), qui évoque « la première contraction trimestrielle en plus de dix ans ».
Selon l’Agence, qui revoit à la baisse ses estimations, la demande devrait se contracter de 435 000 barils par jour au premier trimestre. La croissance de la demande de brut est désormais attendue à 825 000 barils par jour en 2020, au plus bas depuis 2011. L’impact de Covid-19 sur les prix du pétrole a été brutal : le prix du Brent a chuté d’environ 10 $ le baril, soit 20 %, pour s’établir en dessous de 55 $. Avant l’arrivée du virus, le marché était déjà nerveux en prévision d’une offre excédentaire de 1 Mb/j au premier semestre 2020. Du point de vue des producteurs, le risque posé par le Covid-19 a incité les pays de l’OPEP+ à envisager une réduction supplémentaire de la production de pétrole de 0,6 Mb/j, en plus des 1,7 Mb/j déjà promis. Le lancement des nouvelles réglementations de l’OMI sur les combustibles de soute en janvier avait permis aux raffineurs de reconstituer leurs marges…