Des perdants et des gagnants

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Quasiment tous les échanges peuvent rester aux aguets des tensions commerciales actuelles. A fortiori si les prolongations des jeux tarifaires étaient sifflées. Les tensions commerciales entre la Chine et les États-Unis, les sanctions imposées à l’Iran et au Venezuela, les représailles tarifaires exercées par le Canada, la Chine et l’Union européenne… compressent les volumes mondiaux, détournent les flux commerciaux et perturbent la supply chain mondiale. Un grand chambardement alors même que le commerce bilatéral entre les deux puissances économiques de la planète ne représentait que 3,2 % du commerce mondial de marchandises en 2017 et que moins de 2 % du commerce maritime mondial en volume sont soumis à des droits de douane !

Il reste difficile de mesurer l’impact réel, reconnaissent quasiment tous les analystes, l’exposition variant selon le type de fret et le segment de marché. Mais Clarksons évalue l’impact direct des tarifs douaniers jusqu’en mai 2019 à une réduction de 0,2 % du commerce maritime en tonnes et de 0,4 % en tonnes-milles. Toutefois, le relèvement des droits tarifaires fait déjà les affaires de quelques-uns, compte tenu des déplacements des flux.

Ainsi, les exportations de soja du Brésil vers la Chine, qui ont bondi en 2018, ont déplacé les expéditions en provenance des États-Unis et ont entraîné une demande supplémentaire d’expédition de tonnes-milles.

Le retrait des barils vénézuéliens a créé des débouchés pour d’autres producteurs latino-américains mais leur insuffisance pourrait faire le jeu du brut canadien.

Si les « choses s’aggravaient », les pays les plus intégrés dans les chaînes d’approvisionnement du commerce entre la Chine et les États-Unis, comme les pays d’Asie de l’Est, à l’instar du Vietnam, pourraient aussi tirer leur épingle du jeu.

Selon un rapport de la Chambre de commerce européenne de Pékin, 25 % des ressortissantes européennes ayant des activités en Chine sont touchées par les tensions commerciales et environ 10 % d’entre elles envisagent de déplacer leurs usines hors de Chine vers des destinations telles que l’Europe orientale et l’Asie du Sud-Est. Une enquête par la Chambre de commerce américaine à Shanghai indique que plus de 40 % des entreprises manufacturières américaines situées en Chine envisagent de délocaliser leurs installations ou l’ont déjà fait. L’Asie du Sud-Est (25 %) et le Mexique (10,5 %) apparaissent comme des destinations de choix.

À l’inverse, les pays qui risquent d’être perdants seront principalement ceux qui fournissent des matières premières et des produits semi-finis à la Chine.

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