Le financement des navires, à son plus bas niveau depuis 2008

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Le financement du shipping atteint ainsi son point le plus bas depuis que Petrofin Research a instauré son indice de suivi du portefeuille mondial en 2008. C’est ce que révcle la dernicre enquete annuelle (Global Bank ship finance), publiée le 16 octobre par la banque grecque. Le mouvement de désengagement massif est en réalité enclenché depuis la crise financière de 2008, l’encours mondial de crédit était alors proche de 450 Md$. C’est dire que la croissance actuelle de la flotte mondiale est majoritairement financée par des sources non bancaires. L’indice, passé de 94 à 65 entre 2009 et 2018, a encore accusé un repli de 13 % en un an, alors même que la flotte mondiale a augmenté de 3,12 %. L’asscchement des crédits européens semble se poursuivre avec une baisse de 14 %. Les banques européennes ne pèsent désormais plus que 58,7 % du marché alors que leur part était encore de 83 % en 2010. Les banques asiatiques (au nombre d’une dizaine) marquent également le pas, après avoir doublé leurs prêts en cinq ans, au point de représenter peu ou prou un tiers de l’enveloppe mondiale allouée au shipping (34,8 %). Pour ne prendre qu’un seul exemple, en 2018, le crédit-bail accordé par des banques chinoises, devenues les premiers pourvoyeurs de fonds (telles Exim et Bank of China), totalise 51,3 Md$, contre 47 milliards en 2017. Les portefeuilles américains se redressent légèrement (+ 5 %) et leur part mondial reste modeste (6,5 % du marché). Parmi les banques européennes, les ressortissantes grecques et françaises se distinguent. BNP Paribas, Crédit Agricole CIB, Société Générale (également associée avec une société de crédit-bail asiatique pour développer l’activité maritime) et CIC font toujours partie premiers financeurs mondiaux, totalisant un encours de près de 28 Md$. Les Scandivanes et Allemandes, autrefois puissantes, désertent le secteur. Ainsi, l’encours de crédit allemand est passé de 154 à 38 Md$ en une décennie, celui des scandinaves, de 83 à 45 Md$. Tout porte r croire que la denrée va encore se raréfier : les taux de fret bas, l’endettement critique de certains acteurs, les garde-fous dont se prémunissent les banques (Bâle IV doit entrer en vigueur en 2022 et va exiger des quantités plus importantes en fonds propres pour pouvoir emprunter), la guerre tarifaire commerciale…, tout pousse les banques à l’extrême prudence. La concurrence en profite. Le crédit-bail a gagné en popularité et devient, surtout pour les petits et moyens propriétaires de flotte, la seule source disponible et abordable.

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