La compagnie maritime basée à Marseille multiplie ces dernières semaines les initiatives sur le front de l’environnement, elle qui éprouva dès 2017 le branchement électrique à quai à Marseille avec trois de ces navires et moyennant un investissement de 3,5 M€ en partie subventionnés. La filiale du groupe Stef, actuel co-délégataire avec Corsica Linea de la délégation de service public (DSP) pour la desserte de la Corse, a expérimenté en septembre pendant 15 jours à Ajaccio un dispositif de connexion électrique de ses navires à quai au GNL non sans difficultés techniques.
Cette fois, l’entreprise dirigée par Benoît Dehaye, qui s’intéresse de près à l’hydrogène, vient d’annoncer qu’elle allait tester sur le Piana un filtre à particules à base de bicarbonate de soude qu’elle présente comme une « première mondiale dans le shipping ». Pour ce faire, elle s’est entourée du fabricant autrichien de filtres Andritz (technologies d’épuration des gaz d’échappement) et du chimiste Solvay, spécialiste du carbonate et bicarbonate de sodium.
Le nouveau système permettrait la « désulfuration à sec des gaz d’échappement et l’élimination des particules fines et ultra fines », avec un bilan environnemental meilleur que celui du scrubber. La structure sera installée sur le pont arrière du navire à l’occasion de son arrêt technique. Puis, « les filtres seront mis en place courant mars 2019 pour une campagne de test de 6 mois à partir d’ avril ». Si les résultats étaient probants, « nous irions au-delà des contraintes réglementaires », assure Benoît Dehaye. Dans un entretien à notre confrère du Marin, la compagnie annonce qu’elle fera cavalier seule pour la desserte de la Corse lors de la prochaine DSP. La qualité environnementale sera d’ailleurs un des critères clés du cahier des charges de la collectivité territoriale de Corse.